Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation
28 janvier 2015

Etre ou ne pas être irrigué, telle est la question

Combiner chimiothérapie et développement du réseau sanguin tumoral permettrait de lutter efficacement contre les tumeurs. C’est la conclusion d’une étude qui prend le contrepied des stratégies anti-angiogéniques développées depuis les années 2000.

On sait depuis de nombreuses années que les tumeurs qui dépassent un certain volume stimulent le développement de vaisseaux sanguins – c’est la néoangiogenèse – de manière à recevoir en plus grande quantité les éléments nutritifs et l’oxygène dont elles ont besoin.

Forts de ces connaissances, des chercheurs ont développé les stratégies antiangiogéniques qui ont émergé dans les années 2000, avec l’Avastin® (le bevacizumab) puis d’autres molécules qui devaient ainsi « affamer » et « asphyxier » les tumeurs. Après 10 années d’utilisation et d’évaluation de ces médicaments, les bénéfices cliniques ne semblent pas être, selon les experts, à la mesure de ce qui était espéré. Résistance des tumeurs à l’hypoxie (manque d’oxygène), zones tumorales hypoxiques peu sensibles aux radiothérapies…

Face à ces constats, une nouvelle stratégie est actuellement proposée par la communauté scientifique : augmenter l’irrigation des tumeurs au lieu de la réduire. L’idée sous-jacente serait en fait d’améliorer l’accès de la chimiothérapie au cœur de la tumeur. Les chercheurs parient ainsi sur le fait que l’action anticancéreuse des traitements, ainsi amplifiée, serait plus importante que la meilleure alimentation de la tumeur, contrepartie inéluctable d’une irrigation accrue.

Des chercheurs du Royaume-Uni ont ainsi évalué l’effet d’une chimiothérapie lorsqu’on lui associait des médicaments qui stimulent l’angiogenèse tumorale et la perméabilité des vaisseaux. Leurs résultats montrent que l’administration de ces médicaments à faible dose permet en effet d’augmenter le volume de sang qui transite dans la tumeur mais surtout d’améliorer la distribution de la chimiothérapie aux cellules tumorales. En mettant en évidence une réduction de la croissance tumorale et du développement de métastases, cette étude préclinique apporte une preuve de principe que la promotion de l’angiogenèse est une approche thérapeutique à développer.

Irriguer ou ne pas irriguer les tumeurs ? La réponse pourrait bien être, comme souvent en biologie et en médecine : ça dépend (du stade de développement de la tumeur, de ses caractéristiques biologiques, des thérapies que l’on souhaite administrer conjointement…). L’identification de biomarqueurs pour qualifier les tumeurs et aider les cliniciens à choisir une stratégie semble donc encore une fois indispensable pour envisager des thérapies adaptées et efficaces.


R.D.

Source : Wong, P.P. et al ; Dual-action combination therapy enhances angiogenesis while reducing tumor growth and spread; Cancer Cell; 12 janvier 2015


Pour en savoir plus sur les avancées de la recherche sur le cancer.