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13 mars 2015

La coloscopie : un examen toujours plus performant

En France, les cancers colorectaux sont responsables de presque 18000 décès chaque année. A l’occasion de mars bleu, mois de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, la Fondation ARC se propose de faire un point sur le rôle de la coloscopie, un examen médical souvent redouté mais incontournable.

La coloscopie consiste à observer les parois internes du rectum et du gros intestin en introduisant, par l’anus, un tuyau d’environ 1 cm de diamètre qui comporte à la fois une caméra et des instruments chirurgicaux. Il ne s’agit pas de l’examen le plus populaire…

Il n’est d’ailleurs pas totalement anodin. Pourtant, son efficacité dans le diagnostic et la prise en charge des cancers colorectaux en fait un examen incontournable malgré les désagréments et les éventuels risques1 – de plus en plus limités – qu’il occasionne. Dans quelle mesure sa mise en œuvre et son efficacité  peuvent-elles encore être améliorées, notamment chez les patients qui sont soumis à un suivi renforcé ?

La coloscopie, un examen trois fois utile

La coloscopie est l’examen de référence pour le diagnostic des cancers colorectaux. En France, le programme de dépistage qui organise le suivi des personnes de 50 à 74 ans recommande une coloscopie dès lors qu’un test a révélé la présence microscopique de sang dans les selles. Pour certaines personnes, chez qui le risque de développer un cancer colorectal est plus élevé (susceptibilité génétique, antécédents familiaux ou personnels), la coloscopie est même généralement proposée d’emblée. Souvent réalisée sous anesthésie générale légère, la coloscopie permet de déceler des tumeurs cancéreuses mais aussi certains polypes bénins qui, au bout de nombreuses années, peuvent devenir cancéreux2. L’examen permet donc de diagnostiquer la maladie, mais aussi de la prévenir.

La coloscopie ne se limite pas à la détection de lésions cancéreuses ou précancéreuses. Les endoscopes utilisés aujourd’hui sont équipés d’outils permettant de réaliser, pendant l’examen, l’ablation des tumeurs ou des polypes qui sont découverts. L’examen prend alors toute sa part dans le traitement. Pour autant, toutes les tumeurs et tous les polypes ne peuvent pas être retirés ainsi : ils doivent être suffisamment accessibles, ne pas être ancrés dans les couches trop profondes de la paroi intestinale…

En somme, la coloscopie est utile sur tous les fronts : prévention, dépistage et traitement !

Quelles marges de progression ?

Si les performances de la coloscopie sont largement reconnues, des marges de progression existent, et ce à tous les niveaux. La préparation de l’examen, par exemple, est très contraignante : elle implique un régime alimentaire spécial de plusieurs jours puis la purge du système digestif par l’ingestion d’un grand volume de liquide (3 à 4 litres). Divers protocoles sont ainsi proposés et comparés pour rendre cette phase moins désagréable : réduire les volumes de liquide à ingérer (adjonction de médicaments), fractionner leur ingestion ou tout simplement améliorer leur goût. De la qualité de la préparation dépend la qualité des images prises pendant l’examen et donc la capacité du gastro-entérologue à déceler des anomalies.

Les progrès technologiques ont donné naissance à des caméras endoscopiques qui enregistrent des images toujours plus détaillées ainsi qu’à du matériel chirurgical, intégré dans la sonde endoscopique, qui permet des interventions de plus en plus précises.

Pour améliorer encore la détection des lésions, les chercheurs ont mis au point une méthode de coloration à l’indigo-carmin de la paroi interne du tube digestif. Cette  « chromoendoscopie » amplifie la vision des reliefs et met ainsi en lumière les lésions discrètes. Elle n’est malheureusement pas réalisable dans tous les centres de soin.

Améliorer la surveillance des personnes à haut risque de cancer

Lorsque le risque de cancer est très élevé, chez les patients atteints du syndrome de Lynch3 par exemple, la surveillance nécessite des coloscopies régulières. Chez ces patients, les polypes qui surviennent sont plus petits, moins proéminents et leur évolution cancéreuse est plus rapide que la moyenne. Des méthodes de détection très sensibles sont alors cruciales. « Il est possible de prévenir une très grande partie des cancers chez ces patients si les techniques de coloscopies sont exploitées au mieux » assure le Pr Christophe Cellier, chef du service d’hépato-gastro-entérologie et endoscopies digestives de l’Hôpital européen Georges Pompidou. Ce dernier a ainsi mis en œuvre une étude, soutenue par la Fondation ARC, dans l’espoir d’optimiser le suivi de ces patients.

« Nous souhaitons comparer, pour chaque patient, l’efficacité d’une chromoendoscopie – le standard actuel qui permet de doubler le taux de détection des polypes – à celle d’une coloration virtuelle ». En fait de coloration virtuelle, la technique que les chercheurs espèrent valider dans cet essai n’est autre que l’usage d’un nouveau type d’endoscope dont la caméra est équipée de filtres optiques bien spéciaux : ils sont capables de restituer une image semblable à celle qui serait observée avec la coloration classique. Technique plus simple, réduisant la durée de l’examen, la coloration virtuelle pourrait aisément être utilisée dans tous les centres de soins. Si sa sensibilité s’avère suffisante, la méthode pourrait aussi être une opportunité de réduire la fréquence des coloscopies et ainsi d’améliorer considérablement la qualité de vie des patients.


R.D.

1 Pour plus d’informations sur les risques liés à la coloscopie : consulter le référentiel de pratiques de l'examen périodique de santé (EPS) de la Haute Autorité de santé
2 Pour plus d’information sur les tumeurs bénignes
3 Le syndrome de Lynch est une maladie génétique rare caractérisée par un risque accru de multiples cancers et notamment du côlon pour lequel le risque est de 50 %.


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