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07 mars 2016

Pour lutter contre une tumeur, ne faudrait-il pas la laisser vivre un peu ?

Une approche originale a été proposée pour améliorer le traitement des cancers et réduire les risques de récidive. Elle se base sur l’organisation d’une concurrence entre cellules sensibles et cellules résistantes aux traitements.

Charles Darwin aurait sûrement pu proposer une telle manière d’envisager la prise en charge d’un cancer... Sa théorie de l’évolution, publiée dans sa première édition en 1859, a éclairé des générations de biologistes, parmi lesquels, très certainement, des chercheurs de la ville de Tampa, en Floride.

Dans une étude publiée dernièrement, ces auteurs considèrent la tumeur comme un écosystème, dans lequel différentes cellules interagissent et évoluent.

On sait depuis longtemps que les tumeurs sont constituées de plusieurs types de cellules cancéreuses. Cette hétérogénéité au sein de la tumeur intéresse grandement les cancérologues qui lui attribue, du moins en partie, la responsabilité des récidives : exposées à une thérapie, souvent la plus intensive possible, les cellules cancéreuses sensibles au traitement disparaissent, faisant ainsi régresser la tumeur. Mais d’autres cellules cancéreuses, du fait de caractéristiques légèrement différentes, vont survivre dans cet environnement hostile. L’espace et les ressources n’étant plus accaparés par la population majoritaire qui vient d’être décimée, cette population de cellules résistantes à la thérapie va pouvoir se développer rapidement... C’est la récidive.

La proposition des chercheurs de Floride est donc finalement assez simple : pour éviter que les cellules résistantes aux traitements ne prennent le dessus, il faut réussir à les maintenir sous le contrôle des cellules majoritaires. Dans leurs travaux pré-cliniques, les chercheurs ont alors adapté les doses de chimiothérapie de manière à réduire le nombre de cellules sensibles à cette chimiothérapie sans pour autant les anéantir. Leurs résultats ont ainsi montré que les cellules résistantes à cette chimiothérapie étaient bien contenues, tout comme la progression de la tumeur. Plus largement, ils ouvrent des perspectives dans la manière d’envisager la prise en charge des tumeurs et rappellent, comme le disait en 1973 le biologiste ukrainien Theodosius Dobjansky, que « rien n’a de sens en biologie, si ce n’est à la lumière de l’évolution ».


R.D.

Source : Enriquez-Navas, P.M. et al ; Exploiting evolutionary principles to prolong tumor control in preclinical models of breast cancer; Science translational medicine; 24 février 2016


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