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Tout ce qui peut contrarier la reprise

La maladie et les traitements peuvent laisser des séquelles, physiques, psychiques. Mais ce n’est pas une fatalité ! Des adaptations et aménagements de poste sont possibles.

Si certains trépignent d’impatience à l’idée de retourner au travail et de retrouver leurs collègues pour fermer la parenthèse de la maladie, d’autres appréhendent, voire angoissent. Ils craignent d’avoir perdu leurs réflexes, de se sentir « en décalage », voire « dépassés ». Le regard des collègues et/ou de la hiérarchie est aussi une source d’inquiétude. Vont-ils me dévisager ? Me prendre en pitié ? Seront-ils heureux de me retrouver ? Ou vont-ils penser que je suis un poids pour l’équipe ? Ces peurs sont tout à fait légitimes. Renouer avec « la vie d’avant », « la vie normale » est en réalité une étape importante et elle peut paraitre vertigineuse. Ces longs mois de traitements laissent des traces physiques et/ou psychiques qui peuvent affecter les capacités de travail et compliquer la reprise. Il faut parfois un temps d’adaptation, voire un réaménagement du poste ou une réorganisation du travail.


Les effets des traitements sur les capacités de travail

La fatigue physique ou mentale ou la fatigabilité

Environ 30 % des patients se disent fatigués après leur parcours de soins, et près de 60 % se disent plus fatigables qu’avant1. Il s’agit de l’effet secondaire le plus courant lors du traitement anticancéreux, et certainement l’un des plus insidieux car invisible. Cette sensation d’épuisement est très différente d’une fatigue après une séance de sport ou une longue journée de travail. La fatigue liée au cancer n’est pas atténuée par le repos et peut devenir un obstacle à l’accomplissement des tâches quotidiennes ou professionnelles, surtout lorsque celles-ci sont exigeantes sur le plan physique.

L’étude CANTO révèle ainsi que les femmes avec un travail manuel traitées pour un cancer du sein ont un risque de non-reprise très important. D’autres études montrent, par ailleurs, que les employés sont plus à risques d’accidents et de blessures que les cadres. Multiplier les pauses ou réduire le temps de travail peut soulager le salarié. Mais cela ne signifie pas qu’il faut rester totalement inactif. Pour lutter contre cette fatigue et éviter qu’elle ne s’installe durablement, il est essentiel d’adopter une bonne hygiène de vie et de sommeil.

Et parmi ces actions, l’activité physique joue un rôle central. Elle diminue d’environ 25 % le symptôme quel que soit le moment de la prise en charge (pendant ou après les traitements) et quel que soit le stade du cancer. Pour augmenter son niveau d’énergie, au moins 30 minutes d’exercice quotidien sont nécessaires que l’on peut séquencer en séances de cinq à dix minutes.

 

1. Situations de travail et trajectoires professionnelles des actifs atteints de cancer. Rapport de synthèse des recherches de l’appel à projets Fondation ARC et INCa 2006.

 

Les troubles cognitifs et "cancerfog"

Après la chimiothérapie et/ou l’hormonothérapie, entre 15 et 50 % des patients rapportent des difficultés à suivre une conversation, à planifier et s’organiser. Ils n’arrivent plus à faire deux choses à la fois et accomplir une tâche du quotidien leur demande plus de temps qu’avant. Ils se disent dans le brouillard.

Ces trous de mémoire et troubles de la concentration sont un effet secondaire neurologique des traitements appelés le « cancerfog », ou plus communément le « chemobrain ». Ces difficultés apparaissent très souvent au moment de la reprise du travail et elles peuvent conduire à un échec professionnel (perte d’emploi, licenciement pour inaptitude…).

Si on ne peut pas encore les prévenir, il est possible de dissiper ce brouillard grâce à la remédiation cognitive et psycho-comportementale qui consiste à adopter des stratégies de compensation (noter sur un carnet, faire des listes…) mais aussi réaliser des exercices ciblés pour entraîner la mémoire et l’attention, comme le jeu des sept erreurs ou encore Où est Charlie ?, les mots mêlés ou méli-mélo sont également intéressants pour faire travailler l’attention visuelle. Pour être efficace, cet entrainement mental doit être régulier.

Au début, mieux vaut commencer par des exercices simples, et augmenter progressivement le niveau de complexité. Il est aussi possible de se chronométrer. La plateforme onCOGITE propose également des ateliers « en visio » ou en présentiel partout en France animé par des neuropsychologues. L’adhésion à l’association est de 20 euros.

 

Les atteintes physiques invalidantes

Les traitements chirurgicaux des cancers peuvent laisser d’importantes séquelles (amputation, stomie digestive ou urinaire, curage ganglionnaire qui provoque un lymphœdème du bras ou des jambes…) et rendre difficiles, voire impossibles les gestes répétitifs, la station debout prolongée ou le port de charges lourdes. De même, la chimiothérapie ou l’hormonothérapie peuvent aussi induire des douleurs musculaires et articulaires qui empêchent la reprise d’un métier pénible et physiquement exigeant.

Dans ces situations, des aménagements de poste sont parfois possibles. La réorientation professionnelle ou le reclassement sont également des solutions à envisager. Pour en discuter et préparer son retour au travail dans de bonnes conditions, le médecin du travail sera le meilleur allié.


Envie d'autre chose

Traverser l’épreuve du cancer entraine pour de nombreuses personnes une profonde remise en question et une nouvelle hiérarchie des priorités. Cela peut également être l’occasion de sauter le pas et changer de métier, de reprendre des études ou de créer sa propre entreprise. L’après-cancer est alors vécu comme un renouveau !

Mais pour entamer ce virage professionnel, et personnel, il n’est pas toujours simple de savoir où on veut aller et comment y parvenir. « Je bouillonne d’idées. J’en ai 1000 à la minute, mais j’ai peur de ne pas y arriver, de me mettre en danger d’un point de vue financier. De ce fait, je n’arrive pas à me lancer », raconte Sylvain, 36 ans traité pour un lymphome de Hodgkin en 2019.


Le retour dans l'univers professionnel

Du côté des collègues, le cancer et la longue absence du collaborateur malade ont aussi eu un impact. Certains seront mal à l’aise et ne sauront pas quoi dire ni comment se comporter. Ils pourraient faire comme si de rien n’était. Au contraire, d’autres pourraient être très avenants, trop même… La maladresse peut, parfois, se loger dans les meilleures intentions.

La hiérarchie de l’entreprise ou bien les clients des travailleurs indépendants peuvent attendre du patient qu’il revienne en pleine forme et prêt à travailler comme avant. Ce niveau d’exigence peut être déstabilisant et pénaliser le travailleur qui s’efforce de retrouver sa place et ses repères. Expliquer sa maladie, ses traitements et leurs éventuelles répercussions à son environnement professionnel est plutôt une bonne idée. Mais rien ne l’oblige. Chacun est libre d’en parler ou pas.


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