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18 août 2016

Une perspective pour rendre les cancers du rein sensibles au platine

Des résultats récents ouvrent une perspective pour rendre envisageable l’usage des thérapies à base de platine dans les cancers du rein, qui ont la particularité d’être résistants à différentes chimiothérapies.

Les carcinomes du rein sont caractérisés par leur grande résistance aux chimiothérapies.

Ainsi, lorsque le cancer est avancé et que les réponses locales comme la chirurgie ne sont plus suffisantes, la trop faible efficacité des solutions médicamenteuses est problématique. Se basant sur des informations recueillies dans des bases de données biologiques, des chercheurs chinois ont identifié une cible de choix pour sensibiliser les cellules de carcinome rénal à l’oxiplatine, une chimiothérapie à base de platine.

Les informations que renferment les bases de données biologiques peuvent être d’une valeur inestimable. Quels gènes s’expriment dans les cellules musculaires ou dans celles de la rétine ? Quelles mutations trouve-t-on dans l’ADN des patients atteints de mucoviscidose ? Quelles protéines sont détruites ou, au contraire, produites lorsqu’une cellule souche du sang se spécialise pour devenir un globule rouge ou une cellule immunitaire ? Ces données, qui s’accumulent dans de gigantesques banques informatiques (généralement publiques) grâce au travail collaboratif de milliers de chercheurs, sont de plus en plus diverses et riches. En l’occurrence, les chercheurs de l’Université de Zhejiang, en Chine, y ont trouvé une information bien précise : dans les cellules de carcinome rénal, la protéine OCT2, supposée transporter certains atomes à travers la membrane des cellules, est étrangement sous exprimée. Des études avaient montré qu’OCT2 était la principale responsable de l’entrée du platine dans les cellules ; son absence serait-elle à l’origine de la résistance des cancers du rein à l’oxiplatine ?

Pour le savoir, une solution : réactiver l’expression d’OCT2 dans les cellules de carcinome rénal avant de les exposer au traitement. Pour cela, les chercheurs ont remonté toute la chaine de réactions qui, en modifiant la portion d’ADN portant le gène OCT2, permet sa mise sous silence (ce que l’on appelle les modifications « épigénétiques »). L’étape suivante a « simplement » consisté à bloquer cette chaîne de réaction, grâce à la décitabine, une molécule bien connue des chercheurs et déjà utilisée dans le traitement de certaines leucémies.

Les résultats obtenus sont très engageants, puisqu’un traitement préalable à la décitabine a bel et bien permis l’expression du transporteur OCT2 et, en conséquence, l’intégration de l’oxiplatine dans les cellules cancéreuses. Celles-ci étaient ainsi redevenues sensibles à l’action de cette molécule, qui est d’ores et déjà utilisée dans le cancer colorectal. Si les résultats ne sont pour l’instant que précliniques, la réalisation d’essais chez l’Homme semble envisageable étant donné que les deux molécules sont déjà employées, chacune dans des cadres différents.


R.D.

Source : Liu, Y. et al ; Epigenetic activation of the drug transporter OCT2 sensitizes renal cell carcinoma to oxaliplatin; Science Translational Medicine; 20 juillet 2016


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