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Mort programmée des cellules : les enseignements d’un animal marin

La découverte de mécanismes fondamentaux de la biologie des cellules n’est pas terminée, comme en témoignent des travaux soutenus par la Fondation ARC sur le rôle des cellules qui ont initié un processus de mort programmée.

L’apoptose. Un mot mystérieux pour une réalité triviale : le suicide d’une cellule. Triviale mais pas simple, bien au contraire. On sait déjà beaucoup de choses sur ce processus cellulaire qui permet à une cellule de s’autodétruire : il est associé à l’activation en cascade d’une famille de protéines – les caspases – et il permet la suppression régulée de cellules en excès dans les tissus, pour le bon fonctionnement des organismes. Dans les cellules cancéreuses, les mécanismes capables de déclencher l’apoptose sont souvent annihilés, laissant le champ libre aux signaux incitant à la prolifération. Mais si ce processus est bien connu, ses contours, ses mécanismes fins de régulation, ses conséquences ne sont pas encore tous décrits. Loin de là. Pour mieux les explorer, l’équipe de Jean-Philippe Chambon, à Montpellier, utilise un modèle original, la Cione.

Les étapes du développement de cet animal marin sont bien documentées et l’implication de l’apoptose clairement établie, notamment lors de la régression de la queue de la larve qui survient quand elle se fixe sur un support où elle mène, sédentaire, sa vie d’adulte. La question sur laquelle se sont penchés les chercheurs est celle des signaux que portent les cellules apoptotiques aux cellules qui les entourent. Différents résultats obtenus ces dernières années montrent en effet que de tels messages biochimiques sont adressés et stimulent la prolifération ou incitent à la migration, par exemple. En étudiant la Cione, Jean-Philippe Chambon et ses collègues ont voulu savoir les effets de ces signaux sur l’expression des gènes par les cellules adjacentes qui les réceptionnent.

C’est donc une analyse extensive de l’expression de nombreux gènes qui a été menée, dans les populations de cellules adjacentes à celles qui, selon un protocole millimétré, entrent en apoptose lors de la régression de la queue des jeunes larves. Les résultats obtenus ont alors révélé que ces voisines voyaient effectivement certains groupes de gènes largement surexprimés, modifiant ainsi leur comportement (survie, prolifération, migration). Au-delà de ces résultats, qui confirment à l’échelle moléculaire des observations antérieures, les auteurs montrent que l’exploration d’un processus aussi central dans le développement cancéreux peut largement bénéficier d’un modèle original comme ce curieux animal marin, proche cousin des Vertébrés.


Source : Krasovec, G. et al; Comparative transcriptomic analysis reveals gene regulation mediated by caspase activity in a chordate organism; BMC Molecular and cell biology; Octobre 2021

R. D.
 


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