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18 juin 2021

Glioblastome : détourner le système immunitaire, ça s’apprend !

Une étude menée à Edimbourg et Londres pose des bases passionnantes pour comprendre comment les glioblastomes parviennent à échapper au système immunitaire.

Les glioblastomes sont des tumeurs cérébrales agressives. Leur pronostic repose notamment sur la nature des cellules cancéreuses qui peuvent être assez proches du type neural dont elles sont issues ou bien avoir perdu tout lien avec leur origine nerveuse, on parle alors de cellules (ou de tumeur) de type « mésenchymateuses », les cellules étant assez proches de ces cellules embryonnaires capables d’emprunter différentes voies de différenciation pour donner naissance à autant de types cellulaires. Les tumeurs de ce type sont généralement de mauvais pronostic et ont une grande capacité à passer entre les mailles du système immunitaire. Des chercheurs d’Edimbourg et de Londres ont identifié des mécanismes qui pourraient expliquer ce phénomène.

En savoir plus

Face à l’action du système immunitaire, la tumeur peut esquiver de différentes façons. Première option, la tumeur renferme en son sein certaines cellules cancéreuses qui disposent des qualités de camouflage ou de manipulation et qui survivent donc à l’attaque immunitaire, contrairement aux cellules sensibles qui, elles, sont décimées. La tumeur régresse donc partiellement et momentanément, puis se reconstitue à cause des cellules insensibles au système immunitaire. Seconde option, les cellules cancéreuses captent des signaux émis par le système immunitaire et modifient leur « comportement ». Grâce aux travaux publiés dernièrement dans la prestigieuse revue Cell, la balance penche du côté de cette seconde option : les cellules cancéreuses seraient capables d’apprentissage.

Si les chercheurs en sont arrivés à cette conclusion, c’est qu’ils ont pu observer un certain nombre de modifications moléculaires sur l’ADN des cellules cancéreuses exposées à un système immunitaire opérationnel. Les biologistes parlent de modifications épigénétiques. Très concrètement, certains signaux extérieurs aux cellules cancéreuses – certainement une exposition appuyée à l’interféron gamma émis par les cellules immunitaires agressives – provoquent la mise en œuvre d’une machinerie qui ajoute certaines molécules sur l’ADN des cellules cancéreuses. Or ces molécules ont pour effet de modifier l’expression de gènes portés par l’ADN ainsi « décoré ». Ce mode de régulation de l’expression génique est bien connu, mais sa mise en œuvre dans les cellules révèle chaque jour de nouveaux prodiges. En l’occurrence, les gènes exprimés suite à ces modifications épigénétiques permettaient la production de signaux de nature à limiter – de diverses façons – l’action des cellules immunitaires agressives.

Grâce à ces premiers éléments de compréhension, l’exploration de l’épigénétique des glioblastomes prend une nouvelle dimension, ainsi que les perspectives de mise au point des stratégies d’immunothérapie mieux adaptées à ces cancers.


R.D.

Source : Gangoso, E. et al; Glioblastomas acquire myeloid-affiliated transcriptional programs via epigenetic immunoediting to elicit immune evasion; Cell; 29 avril 2021


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