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26 septembre 2017

Double immunothérapie : une action à long terme après traitement

Une analyse rétrospective d’essais cliniques a montré que les effets bénéfiques d’une double immunothérapie perdurent chez les patients atteints de mélanome, y compris après un arrêt précoce du traitement.

En quelques années, les essais cliniques d’immunothérapie ont permis de changer drastiquement la prise en charge des patients atteints de mélanome avancé ou métastatique.

Les anticorps qui reconnaissent les protéines PD-1, PD-L1 et CTLA-4 ont été développés pour bloquer les mécanismes qui réduisent au silence les défenses immunitaires antitumorales des patients. Utilisés seuls ou en combinaison, ces anticorps permettent, en théorie, la mise en place d’une réaction immunitaire durable. En pratique, les résultats des essais ont en effet montré que, chez les patients qui répondent au traitement, la tumeur était combattue par un système immunitaire organisé et capable de traquer les cellules immunitaires sur des temps importants. Mais ces traitements peuvent aussi être à l’origine d’importants effets secondaires, si bien que certains patients sont contraints à les arrêter avant la fin du protocole de soin. Des médecins de l’hôpital d’Essen, en Allemagne, ont alors voulu savoir si cette exposition aux anticorps, même brève, permettait la mise en action du système immunitaire.

La réponse a été trouvée grâce à une analyse rétrospective des essais réalisés pour évaluer l’association du nivolumab (un anti PD-1) à l’ipilimumab (un anti CTLA-4). Dans ces essais, les médecins ont comparé le devenir de ces patients qui doivent arrêter le protocole avant la fin (environ 40 %) avec celui de ceux qui pouvaient le continuer. Le temps pendant lequel la maladie n’évoluait pas était légèrement plus court chez les quelques 96 patients ayant arrêté le traitement dès sa phase d’induction (8,4 mois, contre 10,8 mois pour les patients pouvant poursuivre le traitement). En termes de survie globale, aucune différence n’a pu être observée, la médiane dépassant manifestement, dans les deux groupes de patient, les 18 mois de suivi minimum des essais. En revanche, fait marquant, le taux de réponse était un peu plus important dans le groupe des patients qui avaient dû interrompre le traitement (58,3 % VS 50,2 %).

La survenue d’effets secondaires lourds serait-elle la marque d’une réaction immunitaire forte contre la tumeur ? Cette donnée n’est pas établie mais les résultats établis par les médecins allemands permettent de considérer avec sérieux la possibilité d’interrompre, du moins ponctuellement, des traitements lourds.


R. D.

Source : Schadendorf, D. et al ; Efficacy and Safety Outcomes in Patients With Advanced Melanoma Who Discontinued Treatment With Nivolumab and Ipilimumab Because of Adverse Events: A Pooled Analysis of Randomized Phase II and III Trials; Journal of Clinical Oncology; 25 août 2017


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