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Traitement des glioblastomes : la salmonelle en tête

Bactérie pathogène ou nouveau traitement de précision ? Des chercheurs ont modifié une souche de salmonelle pour tenter d’en faire un traitement efficace contre les glioblastomes. Les premiers résultats sont encourageants.

La question de l’accès des médicaments au système nerveux central (cerveau + moelle épinière) est un enjeu majeur dans le traitement des tumeurs cérébrales, comme nous l’évoquions dans une récente actualité. 

Les glioblastomes sont des tumeurs cérébrales particulièrement agressives. Leur nature diffuse et infiltrante rend son ablation complète très difficile et le moindre amas de cellules cancéreuses laissé en place provoque invariablement une récidive. L’approche médicamenteuse pourrait ainsi s’imposer comme un complément efficace, à condition que les molécules atteignent leur cible, à l’abri des remparts qui protègent le cerveau et le système nerveux central en général. Des chercheurs de l’Université de Duke (Caroline du Nord) ont envisagé une option musclée pour porter une attaque en règle aux cellules cancéreuses, où qu’elles soient.

La solution développée dans le laboratoire américain se base sur l’instrumentalisation d’une bactérie responsable d’intoxication alimentaire, Salmonella typhimurium. Grâce à des modifications opérées dans le patrimoine génétique d’une souche non pathogène de la bactérie, les chercheurs sont parvenus à mettre au point un véhicule doté d’une mobilité propre et portant une charge toxique destinée aux cellules cancéreuses. Comment se décompose l’opération mise au point par les chercheurs ?

  1. Les bactéries modifiées portent une mutation qui les empêche de produire leurs propres molécules de la famille des purines, elles doivent donc se fournir dans leur milieu. Une chance, les tumeurs sont particulièrement riches en purines... Les bactéries, en se déplaçant activement entre les cellules environnantes, vont élire domicile dans les zones riches en purines et s’y multiplier.
  2. Grâce à une modification de leur bagage génétique, les bactéries se mettent à produire deux protéines – Azurin et p53 – dès qu’elles évoluent dans un milieu pauvre en oxygène, une autre caractéristique de nombreuses tumeurs solides.
  3. Le couple p53-Azurin agit sur les cellules tumorales environnantes en favorisant les mécanismes internes qui mènent au suicide cellulaire (l’apoptose).
  4. Une fois les cellules tumorales détruites, les bactéries perdent leur précieuse source de purines et sont naturellement éliminées. 

Des expériences menées in vivo avec des glioblastomes d’origine humaine ont montré que le scénario ainsi établi par les chercheurs se réalisait bel et bien : une régression tumorale a été observée et, dans 20 % des cas, la survie était multipliée par quatre. Selon les auteurs, il devrait maintenant être possible d’imaginer la production d’autres protéines, éventuellement plus virulentes que p53 et Azurin, adaptées à d’autres types de cellules tumorales. Restera ensuite à envisager le développement de tels outils thérapeutiques chez l’Homme.


R. D.

Source : Mehta, N. et al; Bacterial Carriers for Glioblastoma Therapy; Molecular Therapy – Oncolytics; Sous presse


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