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Additif E171: plus blanc que blanc mais pas net pour autant

Une étude française publiée en ce début d’année éclaire la façon dont les nanoparticules de dioxyde de titane pénètrent dans l’organisme et seraient à l’origine de dérèglements immunitaires et de processus cancéreux.

Confiseries, biscuits, produits chocolatés, compléments alimentaires… L’additif E171 est aujourd’hui utilisé pour ses propriétés de colorant blanc et d’opacifiant dans de nombreux produits alimentaires de consommation courante, en plus d’être présent dans certaines crèmes solaires ou autres dentifrices.

Derrière ce nom anodin, des micro- et nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) qui ont déjà fait parler d’elles. En 2006, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) les avait en effet classées dans la catégorie des produits possiblement cancérigènes pour l’Homme (classe 2B), mais les études utilisées s’étaient intéressées au TiO2 sous forme de poudre et donc à l’exposition par inhalation. La question se posait donc toujours de son effet lorsqu’il est ingéré, une exposition qui est loin d’être marginale, y compris chez les enfants.

Des chercheurs de l’unité Toxalim de l’INRA à Toulouse ont montré, pour la première fois, que cet additif avait un effet réel in vivo lorsqu’il était ingéré. Retrouvées dans la paroi de l’intestin grêle ou du côlon, les nanoparticules de TiO2 pénètrent dans le noyau des cellules immunitaires présentes dans certaines zones – les plaques de Peyer – qui sont indispensables à l’organisation des réponses immunitaires locales et distantes. Les chercheurs ont aussi pu déceler qu’un déséquilibre pro-inflammatoire se mettait en place dans les messages émis par les cellules immunitaires suite à une exposition orale chronique équivalente à celle estimée dans l’alimentation humaine. Enfin, cette même exposition était à l’origine de lésions précancéreuses dans le côlon, ou de l’accélération de leur développement lorsqu’elles préexistaient.

Dans un rapport publié en 2014, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait épinglé les nanoparticules de TiO2 (et d’autres), recommandant qu’elles soient considérées comme une substance dangereuse tant que des données scientifiques rassurantes ne sont pas réunies. Pour l’instant, la réglementation n’est pas contraignante et l’E171 est toujours massivement utilisé. De plus, l’additif comportant plus de TiO2 sous forme microparticulaire que sous forme nanoparticulaire, il n’est pas imposé pas aux industriels d’afficher la mention « nanomatériaux »… En réaction à la publication, deux fabricants de confiseries des Hauts-de-France ont choisi d’évincer l’ingrédient de leurs recettes, sans attendre les résultats d’une étude demandée à l’ANSES par les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Economie. Il serait donc possible de s’en passer… A suivre !


R. D.

Sources : Communiqué de presse « Agir pour l’environnement » 
Bettini, S. et al ; Food-grade TiO2 impairs intestinal and systemic immune homeostasis, initiates preneoplastic lesions and promotes aberrant crypt development in the rat colon; Scientific Reports; 20 janvier 2017


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