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Devenir parent après un cancer

Préserver sa fertilité, un droit avant tout

Le cancer n’est plus forcément un obstacle à la parentalité. Mais encore faut-il être informé de ses droits et des modalités de préservation de la fertilité.

Les importants progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années permettent aux patients d’envisager de vraies perspectives de vie après la maladie. Devenir parent peut notamment en être une, en particulier pour les patients les plus jeunes. Ce cheminement est aujourd’hui possible grâce à une meilleure connaissance de l’impact des traitements sur la fertilité masculine et féminine et des moyens pour en limiter les répercussions. Mais c’est aussi en informant le plus tôt possible les patients sur les risques et leurs droits qu’un projet d’enfant peut être envisagé sereinement.

Ce que dit la loi

La Loi relative à la bioéthique1 inscrit que toute personne exposée à une prise en charge médicale risquant d’altérer sa fertilité peut bénéficier de techniques de préservation de ses gamètes et / ou tissus germinaux (avec le consentement du malade ou, s’il est mineur, celui de ses parents ou de son tuteur). En outre, le Plan cancer 3 (2014 – 2019) insiste dans l’article 8.1 sur la nécessité de « Systématiser l’information des patients concernés, dès la consultation d’annonce de la proposition thérapeutique, sur les risques des traitements du cancer pour leur fertilité ultérieure et sur les possibilités actuelles de préservation de la fertilité ».

Sachez-le

Seules les femmes de moins de 40 ans peuvent bénéficier de mesures de préservation de la fertilité car les résultats sont beaucoup moins efficaces au-delà de cet âge. « Les femmes de plus de 40 ans doivent toutefois être accueillies en consultation et recevoir des informations sur la fertilité et les diverses modalités d’accès à la parentalité », précise le Dr Anne-Sophie Hamy-Petit, gynécologue à l’Institut Curie.

Un accès encore insuffisant et inégalitaire

Dans les faits, malgré tout, comme le souligne le rapport sur les conséquences des traitements du cancer et la préservation de la fertilité coproduit en octobre 2012 par l’Agence de biomédecine (ABM) et l’Institut national du cancer (INCa), l’accès à la préservation de la fertilité est encore limité... En cause, une disparité de prise en charge entre hommes et femmes (les femmes étant moins bien informées que les hommes)2 et une connaissance parcellaire des effets toxiques des traitements de la part de certains professionnels. Chez les patients de 40 ans ou moins au moment du diagnostic, l’étude, La vie cinq ans après un diagnostic de cancer (VICAN 5, dont les résultat ont été publiés en 2018) révèle que seuls 11,9 % des femmes et 17,6 % des hommes se sont vus proposer un bilan d’évaluation de leur fertilité après la fin des traitements.

Encore de trop nombreux freins

« Il arrive aussi que les patients eux-mêmes ne soient réceptifs, ni à l’information concernant les techniques de préservation de la fertilité, ni aux démarches à entreprendre, analyse Élise Ricadat, psychologue chercheure au service Adolescents-Jeunes Adultes (AJA) de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Après les annonces successives du diagnostic et du risque d’infertilité, ils se retrouvent en plein brouillage émotionnel et temporel : colère, angoisse, sentiment d’injustice se bousculent dans leur tête et il leur est parfois difficile d’imaginer un projet parental, soit parce qu’ils sont trop jeunes ou déjà parents, soit parce qu’ils donnent la priorité aux traitements. » Pourtant, parler des moyens de préserver la fertilité « a un impact très positif chez les patients, observe Rachel Trèves, psychologue en AMP (assistance médicale à la procréation) à la clinique Pierre Cherest de Neuilly-sur-Seine. Cela agit comme un boosteur de vie : en se projetant dans un avenir de guérison, les patients ont un meilleur vécu de l’ensemble du parcours de soins ».

WARNING

La question de la fertilité doit être abordée dès les consultations d’annonce. Si ce n’est pas le cas, soyez proactif, parlez-en à votre oncologue : il est possible d’intervenir en urgence, avant de démarrer un traitement.

 

« J’avais 35 ans quand mon cancer a été diagnostiqué et j’allaitais encore mon deuxième enfant.
Sophie, 37 ans

En avoir un autre ? J’en avais a priori envie mais la maladie venait de me montrer à quel point l’avenir est incertain. Une maladie, une séparation… ? J’étais incapable de me projeter quelques mois ou quelques années plus tard. Les questions se bousculaient et le fait de remettre celle d’une éventuelle maternité à plus tard, grâce à la préservation d’ovocytes, m’a permis de me concentrer sur les traitements. »

« Quand on m'a parlé de préserver ma fertilité, je n'ai pas hésité... 
Mathilde, 32 ans

...pour ne pas avoir de regrets plus tard. La perspective d’une grossesse m’a aidée à supporter la maladie et le traitement. »

« Mon oncologue m’a parlé du traitement, de la perte des cheveux... 
Emmanuelle, 35 ans

...des nausées, de la fatigue… A aucun moment, il ne m’a demandé si je voulais des enfants plus tard. »

 


1. art. L. 2141-11 de la loi n°2004-800 du 6 août 2004 relative à la bioéthique.

2. Armuand et al J Clin Oncol 2012, 30, 2147-53.

Ce dossier a été réalisé avec l'aide du Pr Catherine Poirot, responsable de la consultation de Préservation de la fertilité à l’hôpital Saint-Louis, à Paris ; Pr Nathalie Rives, présidente des CECOS et responsable du laboratoire de biologie de la reproduction-Cecos du CHU de Rouen ; Dr Anne-Sophie Hamy-Petit, gynécologue et chercheuse à l’Institut Curie ; Dr Andreas Gombos, oncologue à l’Institut Jules Bordet à Bruxelles ; Dr Charlotte Sonigo, gynécologue à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart ; Pr Michael Grynberg, chef de service de Médecine de la reproduction et préservation de la fertilité à l’hôpital Antoine Béclère, à Clamart.