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Les leucémies de l'adulte

Quels sont les symptômes et le diagnostic des leucémies de l'adulte ?

Les leucémies aigües se manifestent brutalement et sont rapidement diagnostiquées. A l'inverse, les leucémies chroniques se développent lentement et restent généralement longtemps silencieuses.

Les symptômes et le diagnostic des leucémies aiguës

Les leucémies aigües se manifestent généralement brutalement et sont rapidement diagnostiquées.

Les principaux symptômes des leucémies aigües

Le plus souvent, la leucémie aigüe s’installe brutalement en quelques jours sans signes avant-coureurs. Elle peut parfois rester silencieuse, mais elle entraîne le plus souvent une altération rapide de l’état de santé général et une association de symptômes qui traduit l’incapacité de la moelle osseuse à fabriquer les cellules normales du sang, en raison de la prolifération des cellules leucémiques.

Ces symptômes sont :
la diminution du nombre de globules rouges dans le sang (anémie), responsable d’une pâleur, d’un essoufflement, de fatigue, d’accélération du rythme cardiaque… ;
la diminution du taux de plaquettes (thrombopénie), pouvant engendrer des saignements, notamment au niveau des gencives ou du nez. Ceux-ci peuvent parfois être plus graves lorsqu’ils surviennent au niveau du cerveau ou du système digestif. Souvent, le patient présente aussi des hématomes (bleus) de façon spontanée, ou à la suite de légers coups ;
la réduction du nombre de globules blancs matures (leucopénie), qui augmente le risque d’infections.

 

D’autres signes, moins fréquents, peuvent aussi apparaître : augmentation de la taille des ganglions lymphatiques, augmentation de la taille de la rate ou du foie (symptômes le plus souvent indolores), gencives enflées et douloureuses, petites lésions de la peau (leucémides). Rarement, la leucémie aigüe myéloïde peut se présenter sous forme d’un amas de cellules cancéreuses appelé sarcome granulocytaire et peut être confondue avec une tumeur solide. Ces amas peuvent se retrouver dans tous les organes : sein, cerveau, pancréas, conduit auditif, etc.

 

Le diagnostic des leucémies aigües

La prise de sang

Une leucémie peut être suspectée à la suite d’une simple prise de sang, lorsque la numération de la formule sanguine (NFS) est anormale : l’analyse sanguine montre alors une baisse du nombre de globules rouges, de plaquettes et de polynucléaires. Elle peut aussi mettre en évidence la présence de cellules leucémiques au travers d’une quantité de globules blancs anormalement élevée.
Si les résultats de la NFS laissent suspecter une leucémie aigüe, le patient doit être adressé à un centre d’hématologie spécialisé pour confirmer le diagnostic grâce à un myélogramme.

Le myélogramme

Le myélogramme est l’examen clé permettant de poser un diagnostic de leucémie aigüe. Il consiste à analyser les cellules de la moelle osseuse au microscope. Le prélèvement de moelle osseuse est effectué par ponction dans le sternum ou dans l’os du bassin (épine iliaque) à l’aide d’une aiguille fine. Ce geste ne dure que quelques secondes mais peut être douloureux. Une anesthésie peut être nécessaire, notamment en cas de prélèvement au niveau du bassin. Le diagnostic est confirmé si l’analyse montre que la moelle contient plus de 20 % de cellules immatures appelées blastes. L’analyse morphologique (la forme des cellules) et moléculaire (recherche de protéines à la surface des cellules, caractéristiques d’une leucémie) permet de définir la sous-catégorie de leucémie aigüe.

Les autres examens

D’autres examens biologiques permettent d’obtenir des données complémentaires afin de mieux caractériser la maladie. C’est le cas du caryotype médullaire qui consiste à observer les chromosomes des cellules cancéreuses. C’est également le cas de l’analyse génétique des cellules leucémiques.
Le séquençage d’ADN permet d’identifier des mutations rendant ou non le patient éligible à certains traitements ciblés pour adapter la stratégie thérapeutique. Ces analyses permettent de préciser le pronostic et d’améliorer la personnalisation du traitement.

Dans environ 30 % des cas, la leucémie aigüe lymphoïde est dite « à chromosome Philadelphie ». Elle est provoquée par une altération chromosomique qui la rend éligible à un traitement spécifique.

La leucémie promyélocytaire aigüe est un sous-type de leucémie myéloïde aigüe due à un échange de matériel génétique entre deux chromosomes 15 et 17. Elle représente 10 à 15 % des leucémies myéloïdes aigües, touchant des sujets souvent plus jeunes. Les patients présentent fréquemment un trouble de la coagulation.

Le chromosome de Philadelphie

Il s’agit d’un chromosome hybride, résultant de la fusion de deux morceaux de chromosomes différents : 9 et 22. Cette anomalie, dont la cause est inconnue, aboutit à la formation d’un gène de fusion BCR-ABL avec un morceau de gène ABL du chromosome 9 et un morceau du gène BCR du chromosome 22. L’expression de ce gène anormal entraîne la synthèse d’une protéine tronquée BCR-ABL appelée oncoprotéine qui stimule en permanence la division des cellules et s’oppose à la destruction des cellules malignes.


Les symptômes et le diagnostic des leucémies chroniques

Les leucémies chroniques se développent lentement et restent généralement longtemps silencieuses.

La leucémie lymphoïde chronique

Les symptômes de la leucémie lymphoïde chronique

La leucémie lymphoïde chronique est généralement découverte de manière fortuite, à l’occasion d’un bilan sanguin. En effet, dans la grande majorité des cas, elle ne provoque pas de symptôme. Dans les autres cas, les signes les plus fréquents de la maladie sont la fatigue et les infections répétées.

Le diagnostic de la leucémie lymphoïde chronique

Une leucémie lymphoïde chronique est suspectée dès lors que la numération de la formule sanguine (NFS), réalisée à partir d’une simple prise de sang, montre une augmentation anormale du nombre de lymphocytes. Un examen nommé « immunophénotypage des cellules » est alors indispensable : il caractérise précisément le profil des lymphocytes grâce à des réactifs biologiques. Associées à l’examen clinique du patient, ces données biologiques permettent de déterminer le stade d’avancée de la maladie et donc le traitement le plus approprié :
au stade A, l’augmentation des lymphocytes est la seule anomalie identifiée. Aucun symptôme n’y est associé. Ce stade de maladie ne justifie pas de traitement car la plupart des malades restent stables pendant de nombreuses années. Cependant, une NFS de contrôle est effectuée tous les six à douze mois afin de repérer une éventuelle aggravation ;
au stade B, le patient présente une augmentation du volume de la rate ou des ganglions dans trois régions différentes du corps (ganglions cervicaux, axillaires, inguinaux…). Ces anomalies sont dues aux lymphocytes anormaux qui ont quitté le sang et la moelle osseuse pour aller s’accumuler dans ces « réservoirs » ;
au stade C, l’augmentation du nombre des lymphocytes est associée à une baisse anormale du nombre de globules rouges (anémie) ou de plaquettes (thrombopénie).

 

La leucémie myéloïde chronique

Les symptômes de la leucémie myéloïde chronique

La leucémie myéloïde chronique est une maladie qui évolue en général lentement. Elle reste donc souvent asymptomatique durant les premiers mois ou même les premières années. Tout au plus, le patient peut présenter une augmentation du volume de la rate. La maladie est donc généralement découverte fortuitement, à l’occasion d’un bilan sanguin ou d’une échographie de la région abdominale. Dans de rares cas, elle se révèle de façon aigüe par des troubles de la circulation sanguine (par exemple thrombose veineuse), souvent au niveau de la rétine. Le patient subit alors une perte d’acuité visuelle et des troubles de la vision.

Le diagnostic de la leucémie myéloïde chronique

leucémie myéloïde chronique
© SPL / BSIP

Une leucémie myéloïde chronique est suspectée dès lors que la NFS met en évidence une myélémie, c’est-à-dire la présence de nombreuses cellules jeunes immatures de la moelle osseuse dans le sang. Pour confirmer ce diagnostic, un myélogramme doit être réalisé. La moelle osseuse ainsi prélevée est analysée au microscope. Le diagnostic de leucémie est confirmé si un envahissement de la moelle par des cellules immatures est observé. Parallèlement, le caryotype des cellules, c’est-à-dire leurs chromosomes, est étudié. La présence du chromosome Philadelphie permet de préciser qu’il s’agit bien d’une leucémie myéloïde chronique.

On repère plusieurs phases de la maladie :
• la phase chronique qui peut rester stable durant plusieurs années et qui reste asymptomatique. Moins de 6 % des cellules du sang ou de la moelle osseuse sont alors anormales. Un traitement est proposé dès le stade chronique pour éviter l’évolution de la leucémie myéloïde chronique vers les phases suivantes ;
• Durant la phase accélérée, on compte 6 à 30 % de cellules anormales. Elles commencent à perturber la différenciation des autres cellules du sang ;
• La phase dite « blastique » de la maladie est atteinte lorsqu’il y a plus de 30 % de cellules anormales dans le sang. Ce stade, qui évolue rapidement, met en jeu la vie du patient.

 


Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Professeur Bruno Quesnel, du Service des maladies du sang, Hôpital Huriez, CHU Lille et directeur d’équipe INSERM/CNRS à l’Institut pour la recherche sur le cancer de Lille.