Back to top
Intro donation

Contribuer

à la recherche sur le cancer

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Contribuer à la recherche sur le cancer :

Don ponctuel
Don mensuel
Punctual donation buttons
regular_donation

Les cancers du poumon

Cancers du poumon : les facteurs de risque

De nombreux facteurs augmentent le risque de développer un cancer du poumon. Le plus connu d’entre eux est le tabac. Cependant, d’autres facteurs, par exemple professionnels ou environnementaux, sont incriminés. Les chercheurs ont également mis en évidence des prédispositions individuelles chez certaines personnes.

Le tabac

Une personne qui fume multiplie par 10 à 15 son risque de développer un cancer du poumon(1). Le tabagisme est ainsi responsable de 81 % des décès liés à ce cancer en France(2).

Si ce risque concerne directement les fumeurs, ceux qui les côtoient sont également exposés. Les effets du tabagisme passif sur la santé des non-fumeurs sont scientifiquement prouvés : le risque de cancer du poumon chez un non-fumeur exposé continuellement à la fumée des autres est augmenté de 26 %(3) par rapport à un non-fumeur. Avec 1,3 milliard de fumeurs dans le monde, soit près d’une personne sur cinq, le tabagisme est un problème de santé publique majeur(4). Il représente ainsi la première cause de décès évitable au niveau mondial.


Les expositions professionnelles

Les personnes exposées pendant leur travail à certaines substances cancérigènes présentent un risque accru de cancer du poumon.

Pour en savoir plus

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) estime que 4 à 8,5 % de tous les cancers seraient d’origine professionnelle, et ce chiffre atteindrait environ 15 % dans le cas du cancer du poumon. Associé au tabagisme, le risque de développer ce cancer suite à une exposition professionnelle serait augmenté de 20 à 50 %. Cependant, par manque d’informations et en raison d’une longue période écoulée entre l’exposition et le diagnostic (parfois plusieurs dizaines d’années), le lien entre le cancer et l’origine professionnelle est souvent difficile à établir. Les services de médecine professionnelle sont spécialisés dans la recherche de ce lien potentiel.

Les produits cancérigènes peuvent être de nature chimique, physique ou biologique. Le plus connu est l’amiante. L’exposition professionnelle ou environnementale aux fibres d’amiante multiplie par 5 le risque de développer un cancer pulmonaire. Si les personnes exposées fument, le risque de cancer pulmonaire est alors 50 à 90 fois plus élevé que dans la population générale, en raison de l’effet combiné des deux produits(5). L’amiante est également responsable de l’apparition de mésothéliome pleural malin, cancer rare et très agressif qui touche la plèvre.

D’autres substances cancérigènes augmentent également le risque de cancer du poumon lié à une exposition professionnelle. Ce sont notamment les rayonnements ionisants (radiations utilisées en radiologie médicale ou dans l’industrie et également émises par les centrales nucléaires), les goudrons (comprenant plus d’une cinquantaine de composés, pour la plupart cancérigènes), les huiles de houille (plus couramment appelée charbon) et les suies de combustion du charbon. De plus certains métaux, parmi lesquels l’arsenic, le chrome, le nickel, la silice, le fer (et les oxydes de fer), ainsi que le cobalt et le tungstène, sont reconnus comme facteurs de risque de cancer du poumon d’origine professionnelle. Pour limiter les expositions, plus particulièrement aux rayonnements ionisants, des mesures de protection sont mises en place au sein des entreprises(6) (7).


Les expositions environnementales

Après le tabac, l'exposition domestique au radon représente la deuxième cause de cancer bronchique en France.

Ainsi, 6 à 15 % des nouveaux cas de cancer du poumon et 5 à 12 % des décès par cancer du poumon seraient attribuables à ce facteur(6) (7). Gaz radioactif incolore et inodore naturellement présent dans l’environnement, le radon est libéré dans l’air lors de la désintégration naturelle de l’uranium présent dans le sol et la pierre. Le radon peut être présent dans les habitations, notamment dans certaines régions riches en granite, en uranium ou en roches volcaniques (le Massif Central, la Bretagne, les Vosges, la Corse...). Ainsi, 31 départements font l’objet d’une surveillance particulière pour le radon. Celle-ci impose de mesurer le taux de radon dans certains lieux ouverts au public, d’informer la population locale sur les risques et d’inciter au contrôle dans les bâtiments privés(7).

La pollution atmosphérique figure également parmi les facteurs de risque environnementaux. Elle est due à des gaz (comme le dioxyde de soufre (SO2), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3) ou aux particules en suspension de certaines fumées. Ses effets sur le risque de cancer pulmonaire sont une question importante car des dizaines de millions de personnes y sont exposées. Si les études doivent encore se poursuivre dans ce domaine, des avancées notables ont déjà été réalisées dans l’identification de ces facteurs.

Ainsi, le CIRC (Centre international de recherche contre le cancer) a classé en 2012 les particules fines émises par les moteurs diesel parmi les agents cancérigènes avérés, rassemblés dans le groupe 1.


Les antécédents personnels et familiaux

Les personnes atteintes ou qui ont déjà été atteintes d’une affection respiratoire, comme une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une silicose (atteinte pulmonaire due à l’inhalation de poussières de silice), une bérylliose (due aux poussières ou vapeurs de béryllium) ou une tuberculose, ont un risque plus grand de développer un cancer pulmonaire. De même, par rapport à la population générale, les personnes ayant déjà eu un cancer du poumon présentent plus de risques d’en développer un second. Si le tabac est un facteur de risque important, certains fumeurs ne développeront pas de cancer pulmonaire. Ainsi, l’existence d’une variabilité individuelle (permettant à certaines personnes de mieux métaboliser que d’autres les constituants cancérigènes contenus dans la fumée), qui serait transmise de façon héréditaire, paraît probable.

Inversement, de nombreuses études sont actuellement menées pour identifier des anomalies génétiques, transmises d’une génération à l’autre, qui pourraient favoriser l’apparition de cellules cancéreuses au niveau du poumon, en particulier chez les non-fumeurs(8).


1. www.cancer-environnement.fr
2. Cancers et tabac, INCa, avril 2011 (www.e-cancer.fr)
3. Cancers et tabagisme passif, INCa, décembre 2010 (www.e-cancer.fr)
4. Tabac et Cancer dans le Monde, INCa, novembre 2008 (www.e-cancer.fr)
5. INCa, www.e-cancer.fr
6. www.cancer-environnement.fr
7. Radon et cancer, INCa, octobre 2011 (www.e-cancer.fr)
8. Brennan P et al. Genetics of lung-cancer susceptibility. Lancet Oncol. 2011;12(4):399-408

Ce dossier a été réalisé avec le concours du Docteur Benjamin Besse, médecin oncologue responsable du comité de pathologie thoracique au centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy (Villejuif) et de l'Institut d'Oncologie Thoracique.