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Les cancers du testicule

Cancers du testicule : les espoirs de la recherche

Grâce à l'efficacité des traitements aujourd'hui disponibles, le cancer du testicule se soigne très bien. Les chercheurs essaient toutefois d'en savoir plus sur les facteurs de risque des cancers du testicule, et notamment le rôle des polluants chimiques, et sur
l’amélioration des traitements existants.

Comprendre les liens entre cancers du testicule et environnement pour améliorer la prévention

L’augmentation du nombre de cas au cours des dernières décennies et l’incidence plus élevée de ce cancer dans les pays occidentaux fait suspecter des facteurs environnementaux. Pour établir un lien chez l’homme, des études épidémiologiques de grande ampleur sont nécessaires mais difficiles à mener en raison de la rareté de ce cancer et de la quantité et variété des substances chimiques présentes dans l’environnement.

Sont visés notamment les pesticides, le bisphénol A ou encore les phtalates que l’on trouve dans les plastiques et les boîtes de conserve. Ces polluants sont appelés perturbateurs endocriniens car les molécules qui les constituent interfèrent avec l’action normale des hormones. Chez l’animal, ils perturbent l’organisation et le fonctionnement des organes reproducteurs au cours du développement du fœtus et après la naissance. Néanmoins, il n’existe pas à ce jour de preuve qu’ils augmentent le risque de cancer du testicule chez l’homme.

Dans une étude française, incluant plus de 300 patients atteints de cancers des testicules, une association faible a été retrouvée entre l’utilisation de fongicides par la mère pendant la grossesse et le risque de développer ce cancer chez les enfants exposés in utero (et pas d’association avec les insecticides ou herbicides). Des travaux de plus grande ampleur menés dans les pays du Nord de l’Europe et incluant près de 10 000 cas de cancers n’ont pas permis de mettre en évidence un lien entre exposition aux pesticides et cancer des testicules, ni d’ailleurs avec les solvants organiques ou encore avec le traitement du bois. Seule une association très faible a été retrouvée avec l’exposition aux métaux lourds pouvant difficilement expliquer le doublement des cas dans les pays industrialisés au cours des dernières décennies. Les recherches se poursuivent.


Comprendre les mécanismes de résistance des tumeurs de mauvais pronostic

Un important programme de recherche est en cours en France pour progresser dans la connaissance et la prise en charge des tumeurs non séminomateuses de mauvais pronostic : le programme VAPOR. Ces tumeurs sont plus à risque de devenir résistantes à la chimiothérapie standard et sont le plus souvent multi métastatiques : atteinte ganglionnaire multiple, métastases viscérales et/ou marqueurs biologiques (hCG, AFP ou LDH) très élevés.

L’objectif principal est de valider l’efficacité de nouvelles combinaisons de chimiothérapies associées ou non à de la chirurgie, selon l’évolution des marqueurs tumoraux. Ce travail permet par ailleurs de disposer d’échantillons de tumeurs résistantes pour les chercheurs afin d’analyser du point du vue moléculaire les mécanismes de résistance et identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.


Réduire la toxicité de la chimiothérapie

Réduire la toxicité des traitements en maintenant leur efficacité passe par des essais de « désescalade thérapeutique ». Ils permettent par exemple d’expérimenter une réduction du nombre de cycles de chimiothérapie à l’image de l’étude SEMITEP pour les tumeurs séminomateuses métastatiques de bon pronostic. Après deux cycles de chimiothérapie (etoposide-cisplatine), un examen d’imagerie par Pet-scan était réalisé pour rechercher des cellules cancéreuses. Si le résultat était négatif, les patients recevaient un seul cycle supplémentaire d’une autre chimiothérapie moins toxique (carboplatine). Et si le PET scan était positif, ils recevaient à nouveau deux cycles des chimiothérapies initiales supplémentaire. Les résultats ont montré que plus de deux tiers des patients pouvaient être traités selon l’approche de « désescalade thérapeutique » avec un taux de survie à trois ans identique à celui des personnes ayant reçu la chimiothérapie standard. Ils suivent donc un traitement moins long avec moins d’effets secondaires, permettant une reprise plus rapide des études ou de l’activité professionnelle. Les médecins ont déjà commencé à appliquer ce nouveau protocole et en parallèle les investigateurs de l’étude vont poursuivre le suivi à plus long terme.

Une autre étude de désescalade thérapeutique est en cours, EDEN, pour les tumeurs séminomateuses avec atteinte ganglionnaire inférieure à 2 cm (environ 15 % des patients opérés d’une tumeur séminomateuse). Ces personnes reçoivent de façon standard de la radiothérapie ou trois à quatre cures de chimiothérapies entrainant des toxicités aigües et tardives. L’essai EDEN est destiné à évaluer un nouveau schéma de traitement dans un objectif de désescalade pour minimiser ces toxicités tout en maintenant l’efficacité. Ce schéma repose sur une cure de chimiothérapie (etoposide-cisplatine) suivie, en cas de Pet-scan négatif ne révélant pas de fixation pathologique, d’une dose de radiothérapie sur les aires ganglionnaires tumorales ou d’une cure de carboplatine. Les investigateurs mesureront le taux de récidive à trois ans et s’attendent à un taux de rechute très faible.

 

La Fondation ARC et la recherche sur les cancers du testicule

Les projets de recherche portant sur les cancers du testicule et soutenus par la Fondation ARC ont pour objectif de mieux prévenir la survenue de ces cancers et d’étudier la biologie de ces cancers afin de découvrir comment mieux les prendre en charge. Sur les cinq dernières années, de 2017 à 2021, 4 projets de recherche sur les cancers du testicule ont été financés par la Fondation ARC pour un montant global de 215 000 euros.

 

MIEUX PRÉVENIR LA SURVENUE DES CANCERS DU TESTICULE

L’un de ces projets financés par la Fondation ARC s’intéresse à des mutations génétiques connues pour être à l’origine d’une maladie génétique rare, l’anémie de Blackfan-Diamond, pour déterminer si elles constituent aussi une prédisposition génétique aux cancers et notamment aux cancers du testicule. Avec le soutien de la Fondation ARC, un autre projet s’intéresse aux conséquences de la pollution environnementale sur la survenue des cancers
et en particulier des cancers du testicule. Il a plus précisément pour objectif d’évaluer l’impact sur le risque de développer un cancer du testicule d’une exposition de longue durée aux pesticides d’origine agricole sur le lieu d’habitation.


IDENTIFIER LES CIBLES DE NOUVEAUX TRAITEMENTS À DÉVELOPPER
Des recherches visent aussi à caractériser les mécanismes biologiques responsables de la formation du cancer des testicules et étudier leur lien éventuel avec une exposition à la pollution environnementale. Un projet soutenu porte sur le rôle dans la formation des cancers du testicule d’une protéine qui, en temps normal contrôle la multiplication et la reprogrammation de cellules souches testiculaires. Son laboratoire ayant récemment montré que des substances présentes dans la composition des pesticides, les xénobiotiques, sont capables d’activer une protéine, le récepteur nucléaire CAR, une jeune chercheuse travaille, quant à elle, à identifier le rôle de cette protéine dans la formation des cancers des testicules et leur résistance à la chimiothérapie.

 

L’enjeu de ces recherches fondamentales est de parvenir à identifier les mécanismes qui pourraient constituer des cibles de nouveaux traitements à développer pour gagner en précision et en efficacité contre les cancers des testicules.