"Lorsqu’on parle de cancers de l’utérus, une distinction est faite entre les tumeurs qui se développent au sein du corps de l’organe (les cancers du corps de l’utérus) et celles qui affectent le col de l’utérus (les cancers du col de l’utérus)."
Dossier réalisé grâce au concours du Pr Cécile Badoual, la Pr Anne-Sophie Bats, le Dr Nicolas Delanoy ainsi que le Dr Huyên-Thu Nguyen Xuan (Hôpital européen Georges- Pompidou, Paris)
L’utérus est un organe creux, en forme de poire, situé dans la partie inférieure de l’abdomen de la femme, entre la vessie et le rectum.
Les cancers qui se développent dans la partie inférieure et étroite de l’utérus sont appelés cancers du col de l’utérus. Le col de l’utérus est séparé en deux, l’endocol en haut et l’exocol en bas et ces deux parties, qui ne sont pas recouvertes par les mêmes muqueuses, sont séparées par la zone de transition ou de jonction.
Un suivi gynécologique régulier est recommandé. En effet, c’est au cours d’une consultation avec son médecin ou sage-femme que peut être pratiqué le dépistage par test HPV associé ou pas à un frottis cervico-utérin (FCU).
Le test HPV peut être réalisé par un ou une gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme. Il peut également être réalisé dans un laboratoire d’analyses médicales. Il s’agit d’un simple prélèvement vaginal à l’aide d’un écouvillon. La pose de spéculum n’est pas obligatoire.
Le frottis est réalisé par un professionnel de santé sous spéculum, à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule, grâce à laquelle il prélève un échantillon de cellules au niveau du col de l’utérus et du fond du vagin. Cette technique, appelée examen cytologique, très rapide et indolore, permet à un anatomo-cyto-pathologiste d’observer au microscope les cellules recueillies pour déterminer si elles présentent ou non des anomalies qui font suspecter une lésion.
Le cancer du col de l’utérus peut être dépisté précocement grâce à un examen clinique gynécologique. Le dépistage permet surtout de repérer d’éventuelles lésions précancéreuses afin de les traiter avant qu’elles n’évoluent vers un cancer du col de l’utérus.
Le cancer du col de l’utérus fait désormais l’objet d’un programme de dépistage organisé. Un courrier est ainsi adressé aux femmes afin d’y participer.
On estime à 2 900 le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus diagnostiqués en 2018. L'âge médian au diagnostic est de 53 ans.
Seules l’observation et l’analyse des tissus du col de l’utérus au microscope, prélevés par biopsie ou curetage, permettent d’établir un diagnostic définitif.
Avant la ménopause, les symptômes précoces les plus fréquents d’un cancer du col de l’utérus sont des saignements survenant en dehors de la période des règles, spontanément ou après des rapports sexuels. Une augmentation anormale des pertes vaginales peut également être considérée comme un symptôme bien que, dans l’immense majorité des cas, elle soit provoquée par d’autres maladies ou infections. Ces signes d’alerte ne sont pas toujours associés à un cancer mais ils requièrent l’avis d’un médecin, basé sur un examen clinique.
Si l’examen clinique du col de l’utérus révèle des zones anormales, le médecin prélève un petit échantillon de tissu pour le faire analyser au microscope. Toutefois, lorsque l’examen clinique n’a rien révélé d’anormal alors que le résultat d’un frottis indique la présence de cellules précancéreuses ou cancéreuses, le médecin peut alors pratiquer une colposcopie, qui permet une observation précise des zones ou parties suspectes et facilite la biopsie du col de l’utérus.
Le diagnostic de cancer est une épreuve difficile. L’équipe médicale est là pour aider et orienter les patientes et leurs proches tout au long de cette épreuve.
La préservation de la fertilité et de la sexualité est une question à ne pas négliger.
Ces dernières années, la recherche a rendu possible de grandes avancées dans le domaine de la prévention, du dépistage et des traitements des cancers du col de l’utérus.
La Fondation ARC finance des travaux de recherche visant à mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la formation et le développement des cancers du col de l’utérus, pour ensuite améliorer non seulement les méthodes de diagnostic mais aussi les traitements mis en place. De 2015 à 2019, 17 projets ont été soutenus par la Fondation ARC pour un montant total de plus de 2,2 millions d’euros.