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Le cancer

Cancer : les facteurs de risque

La transformation d’une cellule normale en une cellule cancéreuse peut être induite par de nombreux facteurs liés aux modes de vie, à l’environnement ou encore à notre patrimoine génétique.

Pour en savoir plus

Les cancers sont des maladies multifactorielles. L’étude des mécanismes biologiques qui sont à l’origine des cancers (ou cancérogenèse) a permis d’identifier un certain nombre de facteurs qui augmentent le risque de cancer.

On dissocie généralement les facteurs de risque en deux groupes : les facteurs évitables et les facteurs non évitables. Les premiers sont des éléments relatifs à notre comportement ou nos habitudes de vie : le tabac et l’alcool sont les principaux, l’alimentation, le soleil, les infections par certains virus ou certaines bactéries… Autant de facteurs sur lesquels il est souvent possible d’agir. Les facteurs non évitables sont, quant à eux, liés à notre âge, notre sexe, notre patrimoine génétique...


Les risques liés aux comportements

Le tabac

Le tabac est le principal facteur de risque de cancer connu. Même si depuis 2016, la consommation quotidienne de tabac diminue en France, il reste responsable de 45 000 décès par cancer par an en France et constitue le
facteur de risque évitable le plus important. Il est responsable de plus de 80 % des cancers du poumon, de près de 70 % des cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, larynx, pharynx, oesophage) et de 35 % des
cancers de la vessie. Le tabagisme passif ne doit pas non plus être négligé : en France, près de 1 100 décès seraient liés au tabagisme passif chaque année, dont 150 par cancer du poumon4.

La consommation d'alcool

L’excès d’alcool a été responsable de 28 000 nouveaux cas de cancer en France en 2015, soit 8 % des nouveaux cas, toutes localisations confondues : avec 8 081 nouveaux cas, le cancer du sein est le cancer qui paye le plus lourd tribut à l’alcool, suivi du cancer colorectal (6 654 cas), de la cavité buccale et du pharynx (5 675 cas), du foie (4 355 cas), de l’oesophage (1 807 cas) et du larynx (1 284 cas)5.

L'alimentation

Certaines habitudes alimentaires sont également impliquées dans la survenue
des cancers :

  • l’excès de viande rouge (porc, boeuf, veau, mouton, agneau, abats… > 500 g par semaine) ou de charcuterie (>150 g par semaine) augmente le risque de cancer colorectal. En outre, les viandes cuites au grill ou barbecue seraient plus nocives et la présence de nitrites dans les charcuteries, un additif alimentaire servant de conservateur, semble également contribuer à ce risque ; 
  • l’excès de sel et d’aliments salés expose à un sur-risque de cancer de l’estomac.

À l’inverse, il n’existe pas d’aliment « anti-cancer » mais des apports conséquents en fruits et légumes (au moins cinq par jour) est un facteur protecteur vis-à-vis des cancers des voies aérodigestives supérieures et de l’estomac.
Des apports en fibres, en général équivalents à au moins 25g par jour (fruits et légumes, céréales complètes, oléagineux…), réduisent le risque de cancer du côlon et du rectum. 

De même, la consommation quotidienne de produits laitiers est associée à la prévention du cancer colorectal.

L'exposition excessive aux ultra-violets (UV)

L’exposition aux UV du soleil ou des cabines de bronzage est un facteur de risque bien connu de cancer de la peau. Plus de 80% de ces cancers sont liés à des expositions excessives aux UV6.

La sédentarité, L’absence d'activité physique, le surpoids et l’obésité7

Tous ces facteurs sont associés à une augmentation du risque de développer certains cancers. 

La sédentarité aurait été responsable de près de 3 000 nouveaux cas de cancers chez l’adulte pour l’année 2015 en France8. Le lien entre les deux peut s’expliquer par différents mécanismes ; les effets directs de l’activité physique sur les taux de certaines hormones et molécules impliquées dans le fonctionnement cellulaire (diminution des taux d’insuline…), une réduction de l’altération de l’équilibre physico-chimique des cellules et de
l’inflammation, une accélération du transit intestinal réduisant le temps d’exposition de la muqueuse digestive
à des substances cancérogènes d’origine alimentaire, une diminution du taux d’oestrogènes après la ménopause
et une amélioration de l’immunité, ou encore un effet sur le contrôle du poids car la masse grasse en excès est également associée à un sur-risque de cancer.

Aussi, une activité physique suffisante et régulière (30 minutes d’activité physique dynamique par jour) est associée à une diminution du risque de cancer du côlon, du sein (avant et après la ménopause) et de l’endomètre.
Le surpoids et l’obésité sont également des facteurs de risque de développer certains types de cancers or, en 2015, 54 % des hommes et 44 % des femmes de 18 à 74 ans étaient en surpoids ou obèses (soit un adulte sur
deux)9. Ainsi, on estime que 5,4 % des cancers sont liés à une surcharge pondérale, soit 18 639 cas de cancers en 2015.

Concrètement, 5 kg/m2 d’Indice de Masse Corporelle (IMC) supplémentaires augmenteraient le risque individuel de cancer de l’oesophage de 55 %, celui de cancer de l’endomètre de 52 % ou celui de cancer du rein de 31 %. Dans une moindre mesure, le risque de cancers du côlon, du rectum, du pancréas et du sein (chez la
femme ménopausée) serait aussi augmenté par une surcharge pondérale. Cela s’explique par les modifications métaboliques engendrées par le surpoids et le développement du tissu graisseux qui stimulent la production
de différents composés (hormones, facteurs de croissance…) dont l’influence sur la multiplication et la différenciation des cellules est avérée. Chez la femme, le tissu graisseux stocke facilement les hormones comme les oestrogènes, expliquant le risque accru de développer un cancer hormonodépendant comme le cancer du sein ou de l’endomètre.


Les risques liés à l’environnement

Des polluants d'origine physique ou chimique, surtout en milieu professionnel

Évitables ou non, ils seraient responsables de 4 à 8,5 %10 des cancers (hors tabac), en particulier dans un contexte d’exposition professionnelle. Parmi eux, sont regroupés les radiations ionisantes (par exemple, les rayons X lors de radiographies), le radon, et des substances comme l’amiante, le glyphosate, le chlordécone, le benzène, le chrome, la poussière de bois… mais aussi des polluants comme les dioxines ou les pesticides. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a évalué et classé une soixantaine de pesticides potentiellement cancérigènes pour l’homme mais à ce jour seuls les insecticides arsenicaux sont considérés comme certainement cancérigènes. 

La pollution atmosphérique est également associée à un risque de cancer, notamment les particules fines dont le diesel.

Les agents infectieux11

Le rôle des agents infectieux dans la survenue de certaines tumeurs est bien connu. Ils seraient responsables de près de 4 % des cancers en France et plus à l’échelle mondiale. Les principaux sont :

  • les papillomavirus humains (HPV), associés au développement de cancers de la zone anogénitale : cancers du col de l’utérus, de l’anus, du pénis et de la cavité orale (en particulier de l’oropharynx). Environ 70 % des cancers du col de l’utérus sont attribuables à deux papillomavirus humains (HPV 16, HPV 18)12. Aujourd’hui, il existe des vaccins contre ces HPV.
  • les virus des hépatites B et C sont responsables de 70 à 80 % des cancers du foie (hépato-carcinome). Ils augmentent aussi le risque de lymphomes non hodgkiniens. Il existe un vaccin contre le virus de l’hépatite B.
  • la bactérie Helicobacter pylori est responsable d’au moins 80 % des cancers de l’estomac et des lymphomes gastriques non hodgkiniens. Cette infection s’acquiert pendant l’enfance et toucherait en France 20 à 50 % de la population. Toutefois, elle n’induit un cancer que dans environ 1 % des cas. Il existe des traitements pour éradiquer H. Pylori13
  • le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) augmente fortement les risques de sarcome de Kaposi et de cancer du col de l’utérus. L’infection par le VIH apparait aujourd’hui également associée à un accroissement du risque de plusieurs autres cancers : lymphomes malins hodgkiniens et non-hodgkiniens, cancers de l’anus, de la peau, du poumon, du foie... 
  • le virus d’Epstein-Barr (EBV), à l’origine de lymphomes de Burkitt, de lymphomes hodgkiniens et non-hodgkiniens, de cancers du nasopharynx. 

Les risques liés à l’individu et son histoire

L’âge

L’avancée en âge augmente la probabilité d’avoir un cancer. En effet, plus le temps s’écoule et plus le nombre de lésions susceptibles de s’accumuler dans les cellules augmente. Ainsi, plus nous vieillissons et plus nous avons de risque de voir une de nos cellules devenir anormale et conduire à la formation d’une tumeur.

Les hormones

L’imprégnation hormonale de l’organisme au cours de la vie peut modifier le risque de certains cancers, essentiellement le cancer du sein : l’âge de la puberté et de la ménopause, le nombre de grossesses, l’âge auquel elles ont été menées, la prise de contraceptifs oraux ou de traitements hormonaux substitutifs à la ménopause (THS) ont un impact.

Une origine héréditaire

Il existe des mutations génétiques transmissibles au sein des familles qui augmentent le risque de développer certains cancers : les mutations congénitales. Ces mutations sont présentes dès la naissance et se retrouvent
dans toutes les cellules de l’organisme. Être porteur d’une mutation sur l’un de ces gènes ne se traduit pas systématiquement par l’apparition d’un cancer, mais augmente le risque d’en développer un. C’est ce que l’on appelle une prédisposition génétique. Environ 5 % des cancers auraient une origine héréditaire, c’est-à-dire qu’ils seraient déclenchés par une altération génétique héritée de ses parents. Par exemple, chez une femme porteuse d’une mutation sur le gène BRCA1 ou du BRCA2, le risque de cancer du sein est élevé, variant de 40 % à 80 % au cours de la vie selon le type de mutation ou encore l’hygiène de vie, contre environ 10 % en population générale. À ce jour, plus de 80 gènes de prédisposition génétique aux cancers ont été identifiés14. On estime ainsi que 5 % des cancers de l’ovaire et du sein (BRCA1 et BRCA2 sont les deux gènes le plus souvent impliqués) et 3 % des cancers du côlon et du rectum (syndrome de Lynch ou cancer colorectal héréditaire sans polypose HNPCC) seraient liés à une prédisposition génétique héréditaire (dans la majorité des cas, les gènes impliqués sont des gènes de la famille MMR : MSH2, MLH1, MSH6).

Une prédisposition familiale est également impliquée dans 10 % des cas de mélanome cutané. Les gènes identifiés sont CDKN2A et CDK4.

Le risque de développer un cancer est également très élevé en cas de syndrome de Li-Fraumeni causé par des mutations du gène suppresseur de tumeur TP53. Environ 70 % des hommes et près de 100 % des femmes atteints de ce syndrome auront un cancer avant l’âge de 70 ans (cancer du sein précoce, sarcomes osseux et des tissus mous ou encore tumeurs cérébrales).

D’autres cancers, plus rares, ont presque toujours une origine héréditaire. C’est notamment le cas des rétinoblastomes (mutation du gène RB1), certaines tumeurs pédiatriques de l’oeil, ou des tumeurs du rein (tumeur
de Wilms due à une mutation du gène WT-1).

Un test génétique est envisagé lorsque le risque de cancer d’origine génétique est particulièrement élevé. Il permet de rechercher une ou plusieurs mutations sur des gènes de prédisposition et d’évaluer les risques pour la
personne de développer un cancer dans un contexte de famille à risque. Il existe des tests pour plus de 70 gènes de prédisposition, conduits à partir d’une simple prise de sang. Selon le résultat de l’analyse, une surveillance
adaptée est proposée.

Selon la nature du risque génétique, des traitements préventifs chirurgicaux peuvent être envisagés au cas par cas. Il s’agit d’interventions très lourdes réservées à des personnes ayant un risque élevé de développer un cancer.

Des mutations constitutionnelles

Outre les prédispositions génétiques qui découlent de mutations génétiques transmises à la naissance, d’autres éléments – facteurs environnementaux ou erreurs de réparation de l’ADN – occasionnent des altérations génétiques qui peuvent survenir tout au long de la vie dans une cellule ou un petit groupe de cellules (on parle d’altérations « constitutionnelles »).

Il peut s’agir de mutations ponctuelles ou de réarrangements entre chromosomes, qui concernent potentiellement plusieurs gènes. Ces altérations peuvent être à l’origine de la transformation d’une cellule normale en cellule
cancéreuse, notamment si elles touchent des gènes impliqués dans le contrôle de la croissance ou des divisions cellulaires (on les appelle les oncogènes ou gènes suppresseurs de tumeurs) ou des gènes de réparation de l’ADN. Ces phénomènes expliquent un bien plus grand nombre de cas de cancers que les prédispositions génétiques héréditaires.

Les traitements

Les traitements immunosuppresseurs administrés contre les maladies inflammatoires ou auto-immunes ou en cas de greffe d’organe, sont associés à un risque augmenté de cancer. Cela s’expliquerait par la baisse d’efficacité du système immunitaire à lutter contre les cellules cancéreuses. Par ailleurs, certains traitements hormonaux (certaines pilules contraceptives ou traitements hormonaux de la ménopause) augmentent faiblement le risque de cancer hormonodépendant.

Certains traitements anticancéreux de radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie (tamoxifène notamment) peuvent aussi augmenter le risque de cancer, en particulier celui de cancers hématologiques et cutanés. Mais ces cas sont exceptionnels, moins de 0,02 % des cas pour la radiothérapie par exemple.


4. Baromètre cancer 2015. Tabac et cancer, Santé publique France, INCa, 2019.
5. Baromètre cancer 2015. Alcool et cancer, Santé publique France, INCa, 2018.
6. https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Expositionaux-
rayonnements-UV/Mieux-se-proteger-du-soleil

7. Nutrition et prévention des cancers, Fiches repères, INCa, décembre 2019
8. https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Activite-physique
9. https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Surpoids-et-obesite
10. https://www.cancer-environnement.fr/165-Vue-densemble.ce.aspx
11. https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Infections
12. GBD Results Tool. Seattle (Washington) : Institut de mesure et d’évaluation de la santé (IHME),
Université de Washington, 2020 (http://ghdx.healthdata.org/gbd-results-tool, consulté en février 2021).
13. https://www.e-cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Reduire-les-risques-de-cancer/Infections/Infection-
par-H.-pylori-et-cancer-de-l-estomac

14. https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/L-organisation-de-l-offre-de-soins/Oncogenetique-
et-plateformes-de-genetique-moleculaire/Les-predispositions-genetiques#toc-alt-rations-
g-n-tiques-constitutionnelles

Ce dossier a bénéficié du concours du Professeur Nicolas Penel, oncologue médical et chef du département de cancérologie générale du Centre Oscar Lambret (CLCC).