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22 août 2018

Tumeurs cérébrales chez l’enfant : le rôle de mutations minoritaires

Certains types de cellules cancéreuses, très minoritaires mais capables de coopérer, jouent un rôle crucial dans l’évolution agressive de tumeurs cérébrales chez l’enfant.

Les glioblastomes et les gliomes pontiques intrinsèques diffus – une forme rare de gliome agressif – présentent des similitudes dans leur développement. Leur prise en charge constitue un défi de taille pour les médecins et les chercheurs. Une étude récente contribue à la meilleure compréhension de ces cancers et désigne une cible intéressante.

Les glioblastomes et certaines formes de gliomes sont, chez les enfants, des tumeurs particulièrement agressives. Leur description révèle une très grande hétérogénéité dans la nature des cellules qui constituent la tumeur, ce qui complexifie la compréhension du développement de la maladie. Le défi doit pourtant être relevé, pour que de nouvelles stratégies thérapeutiques soient mises au point, plus efficaces que celles dont disposent aujourd’hui les médecins. En menant une exploration moléculaire approfondie de plus de 140 échantillons tumoraux, des chercheurs sont parvenus à identifier certaines populations de cellules cancéreuses dont l’action sur l’agressivité tumorale pourrait être capitale.

C’est en comparant différents profils génétiques retrouvés dans les nombreux échantillons analysés que les chercheurs ont mis le doigt sur des cellules cancéreuses caractérisées par la présence, dans leur génome, de certaines mutations du gène kmt5b, codant une protéine dont l’action permet de réguler l’expression d’autres gènes. La découverte pourrait sembler anecdotique, les cellules porteuses de ces mutations représentent en moyenne moins d’1 % des cellules tumorales… Pourtant, d’après les résultats obtenus in vitro et in vivo, les conséquences de cette mutation dépassent largement la biologie des cellules qui les portent : grâce à une modification des signaux envoyés dans leur voisinage proche, ces cellules ultra-minoritaires influencent les capacités de déplacement et d’invasion de leurs voisines.

Par ailleurs, cette population semblait remarquablement stable dans le temps, ne disparaissant pas ou, au contraire, ne prenant pas l’ascendant sur d’autres types de cellules cancéreuses. Discrètes mais efficaces, ces cellules pourraient bien constituer une cible thérapeutique stratégique. Les travaux, publiés dans la revue Nature Medicine, illustrent le fait que certaines cibles, a priori mineures, peuvent en fait avoir des effets majeurs.


R.D.

Source : Vinci, M. et al ; Functional diversity and cooperativity between subclonal populations of pediatric glioblastoma and diffuse intrinsic pontine glioma cells; Nature Medicine; Août 2018