Une équipe soutenue par la Fondation pose les bases d’une nouvelle approche pour identifier les patients atteints de sarcomes métastatiques qui seraient sensibles aux immunothérapies.
Les traitements disponibles pour la prise en charge des sarcomes métastatiques ne sont pas satisfaisants aujourd’hui. Les immunothérapies utilisant des anticorps inhibiteurs de points de contrôle immunitaire sont envisagées, en association avec une chimiothérapie, mais ne semblent pas être efficaces chez de nombreux patients.
A l'Institut Bergonié, à Bordeaux, l’équipe d’Antoine Italiano mène un essai clinique de phase 2 pour tester cette approche (l’essai PEMBROSARC) auprès de patients atteints de sarcomes métastatiques. Avec le soutien de la Fondation ARC, ils mènent aussi, en parallèle, une étude visant à déterminer les facteurs capables de prédire la réussite de ce traitement (voir ci-contre). Leurs travaux, publiés récemment dans la revue Nature Medicine, confirment leur hypothèse de travail : la présence de certains regroupements de cellules immunitaires au sein des tumeurs serait un bon point pour le traitement par immunothérapie.
Dans le cadre de l’essai PEMBROSARC, les médecins se sont tout particulièrement penchés sur la proportion de patients atteints de sarcomes des tissus mous chez qui la tumeur était stabilisée pendant 6 mois. Ils ont ainsi comparé deux groupes de patients : un premier dans lequel des « structures lymphoïdes tertiaires » ont été décelées dans les tumeurs et un second dans lequel cette spécificité n’a pas été recherchée.
Les « TLS » sont des agrégats de cellules riches en lymphocytes T mais surtout en lymphocytes B. Leur organisation et les interactions qui s’opèrent entre les différentes populations de cellules immunitaires, mais aussi entre ces cellules immunitaires et le microenvironnement tumoral, restent des questions scientifiques très ouvertes.
Le suivi du premier groupe, publié dans cet article, révèle que le taux de non-progression à 6 mois s’élevait à 40 % alors qu’il n’était que de 4,9 % dans le groupe général. De même, le taux de réponse global était de 30 % et de 2,4 % dans chacun des deux groupes.
Selon les auteurs, la présence de ces TLS pourrait être un biomarqueur efficace de la réponse au pembrolizumab associé à la chimiothérapie. Reste à comprendre – c’est aussi l’objet du projet soutenu par la Fondation ARC – les ressorts de l’effet positif des TLS ainsi que les autres facteurs qui entrent en ligne de compte dans la réussite, ou l’échec, de ces traitements.
R.D.
Source : Italiano, A. et al ; Pembrolizumab in soft-tissue sarcomas with tertiary lymphoid structures: a phase 2 PEMBROSARC trial cohort; Nature Medicine; 26 mai 2022