Projet soutenu
Une analyse massive de données génétiques et épigénétiques menée grâce à des méthodes bio-informatiques de pointe.
L’équipe de Valentina Boeva, à l’Institut Cochin (Paris), s’intéresse aux évènements génétiques et épigénétiques qui sont à l’origine du développement des cancers notamment des neuroblastomes, un des cancers les plus fréquents chez l’enfant. Au-delà des opportunités thérapeutiques susceptibles d’émerger de ces travaux, c’est une nouvelle façon d’appréhender les bases moléculaires des cancers que proposent ces chercheurs. En 2015, nous avons choisi de soutenir, aux côtés de l’INSERM, la création de l’équipe de Valentina Boeva en lui attribuant un financement de 180 000 sur 3 ans.
Pendant très longtemps, il a été admis que la transformation d’une cellule saine en cellule cancéreuse reposait sur l’accumulation de mutations dans la molécule d’ADN, support physique de notre patrimoine génétique. De telles anomalies sont en effet systématiquement observées et donnent des clés pour comprendre la prolifération des cellules touchées, leur capacité à envahir de nouveaux tissus, à adapter leur métabolisme… Mais depuis quelques années, de nouvelles connaissances complètent cette vision : on sait que l’expression de nos gènes dépend en grande partie d’une « signalétique » apposée sur l’ADN et sur les protéines qui s’y associent pour former nos chromosomes. Ces marques – des éléments chimiques bien connus – modifient l’organisation spatiale de l’ADN et de nos chromosomes et régulent ainsi l’accès à nos gènes. Certaines marques permettent d’activer l’expression de la zone où elles ont été déposées quand d’autres vont l’empêcher.
Si un nombre croissant d’observations permet d’affirmer que ces mécanismes dits « épigénétiques » jouent un rôle dans le développement des cancers, reste à préciser leur degré d’implication en décryptant, notamment, comment les modifications génétiques et épigénétiques sont intriquées.
Grâce à l’analyse à très haut débit de séquences d’ADN, et au développement d’outils informatiques, Valentina Boeva a pu, dans les dernières années, mettre au point des techniques permettant d’explorer aussi bien les anomalies génétiques que les modifications épigénétiques qui sont présentes dans les cellules tumorales. Les objectifs de son équipe s’articulent désormais autour de deux principales questions :
Valentina Boeva est chargée de recherche à l’INSERM. Après une formation en théorie des probabilités et en mathématiques appliquées (Université d’État de Moscou), elle rejoint l’Institut Curie en post-doctorat puis en tant qu’ingénieure de recherche pour y étudier les mécanismes de régulation de l’expression génétique dans les cancers.
L’équipe « (Epi-)génétique computationnelle du cancer » que Valentina Boeva a créée au sein de l’Institut Cochin à Paris comporte aujourd’hui six membres : Gwenneg Kerdivel, post-doctorant, Lélia Polit, doctorante, Floriane Amrouche, technicienne, et Antoine Chouteau, Souad Kolli et Robel Testfaye, étudiants en Master 2. Les projets portés par l’équipe bénéficient de nombreuses collaborations avec des chercheurs de l’Institut Curie, permettant de disposer de cellules de neuroblastomes et d’échantillons issus de patients. D’autres équipes du département « Développent, Reproduction, Cancer » de l’Institut Cochin permettront d’étendre le champ des investigations aux cancers du foie, de l’intestin ou à des carcinomes rares tels que les corticosurrénalomes. Plusieurs collaborations internationales, déjà établies, contribuent à enrichir l’expertise large de la jeune équipe de Valentina Boeva.
En 2015, nous avons choisi d’accompagner la création de l’équipe de Valentina Boeva au sein de l’Institut Cochin en lui attribuant, en partenariat avec l’INSERM, un financement « ATIP-Avenir », à hauteur de 180 000 euros sur 3 ans.
R. D.