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Les leucémies de l'adulte

Quels sont les facteurs de risque des leucémies de l'adulte ?

Il est très difficile de corréler rigoureusement une maladie leucémique avec un facteur de risque spécifique. Cependant, certains facteurs ont été identifiés.

Les facteurs de risque des leucémies aigües

L'âge

Le principal facteur de risque de leucémie chronique et de la leucémie aigüe myéloïde est l’âge, son incidence augmentant avec les années. Cela s’explique par l’accumulation de mutations au cours de la vie dans les cellules souches de moelle osseuse, qui augmente le risque d’apparition d’une cellule tumorale. Pour la leucémie aiguë myéloïde, on parle d’hématopoïèse clonale, un terme complexe mais parfois évoqué lors des consultations.
L’âge est également un facteur de risque de leucémie aigüe lymphoïde. Bien que la plupart des cas surviennent chez le jeune, l’incidence diminue nettement par la suite puis remonte à des âges plus avancés.

 

Les anomalies chromosomiques constitutionnelles

Des anomalies chromosomiques sont retrouvées dans les cellules cancéreuses sans que l’on en connaisse la raison. Transferts ou échanges de morceaux de chromosomes, perte ou ajout d’ADN…
Ces anomalies sont constitutionnelles, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas héritées des parents mais qu’elles sont survenues dans certaines cellules, favorisant l’apparition d’un cancer.

 

Les facteurs génétiques héréditaires

Il existe également des leucémies aigües d’origine familiale. Ces formes héréditaires représentent environ 5 à 10 % des cas de leucémies aigües et le risque peut, par exemple, être augmenté jusqu’à 40 % par des mutations du gène GATA2 pour les leucémies myéloblastiques.

Si une leucémie aigüe se déclare chez un membre au premier degré (parent, frère et soeur), il est recommandé de procéder à une étude génétique chez les autres membres. Cette évaluation passe par une consultation d’oncogénétique. Elle n’est pas systématique mais elle peut être proposée dans des hôpitaux équipés pour cette analyse. Une trentaine de gènes est analysée dont ROX1, DDX41, GATA2… L’objectif n’est pas préventif puisqu’on ne peut pas prévoir avec certitude la survenue d’un cancer ou l’empêcher d’arriver mais cela permettra, en cas de greffe, de prélever un proche non porteur de la mutation délétère.

En outre, certaines maladies rares d’origine génétique – le syndrome Li-Fraumeni et la maladie de Fanconi, caractérisées par des mutations dans des gènes de réparation de l’ADN – augmentent le risque de leucémie. La neurofibromatose peut augmenter aussi le risque de leucémies en dérégulant certaines voies de communication dans les cellules. Pour plus d’informations sur ces syndromes qui augmentent le risque de leucémie : www.orpha.net, site Internet qui recense les maladies rares.

 

Les facteurs environnementaux

Certains traitements ou contaminants peuvent produire des altérations génétiques susceptibles d’augmenter le risque de leucémie aigüe.
Cela peut être le cas d’un traitement par chimiothérapie ou radiothérapie d’un précédent cancer, ou parfois d’une maladie auto-immune. En éliminant un grand nombre de cellules, ces traitements favorisent involontairement la sélection de cellules hématopoïétiques résistantes à la mort cellulaire et plus à même de devenir cancéreuses. Ce processus peut prendre plusieurs années et le risque de leucémie apparait généralement 3 à 10 ans après le premier cancer, pour redescendre ensuite mais ne redevient jamais nul. Ce risque de leucémie induite par les traitements augmente par ailleurs avec l’âge. Cela explique 10 à 15 % des leucémies myéloblastiques. L’augmentation de l’utilisation des thérapies ciblées devrait réduire ce risque dans les années à venir en raison de dommages réduits sur l’ADN. Toute autre maladie affaiblissant le système immunitaire en raison de la prise de médicaments immunosuppresseurs, d’une infection par le VIH ou encore de pathologies liées au système immunitaire (maladie auto immune, immunodéficience...) sont également susceptibles d’accroitre le risque de certaines leucémies ou lymphomes liées à des virus, comme le virus d’Epstein Barr.

L’exposition aux rayonnements ionisants, notamment dans un cadre professionnel sans protections adéquates (scanner, radiographie), peut accroitre le risque de leucémie et entraîner la requalification d’une leucémie aigüe en maladie professionnelle. Ces rayons abîment l’ADN et favorisent l’apparition de mutations ou des cassures chromosomiques susceptibles de modifier le comportement de la cellule et de la rendre cancéreuse. Il existe probablement un effet seuil : l’accumulation de doses serait associée à l’apparition d’une leucémie.

L’exposition aux benzènes (industrie pétrochimique, carburants, chimie) est un autre facteur de risque connu mais l’exposition en milieu professionnel est devenue rarissime.

L’infection au virus HTLV1 (virus lymphotrope à cellules T humain de type 1) entraine un risque de leucémies très particulières. Le virus est principalement présent en France dans des régions endémiques, dont la Guyane Française.


Les facteurs de risque des leucémies chroniques

L'âge

Le principal facteur de risque de leucémie chronique est l’âge avec une incidence qui augmente avec les années. Cela s’explique par l’accumulation de mutations au cours de la vie, y compris dans la moelle osseuse, qui augmente le risque d’apparition d’une cellule tumorale.

 

Les anomalies chromosomiques constitutionnelles

La leucémie myéloïde chronique est due à une anomalie chromosomique acquise au cours de l’existence : le chromosome Philadelphie. L’anomalie chromosomique n’est pas héritée des parents, elle survient pour une raison inconnue dans les cellules souches de la moelle osseuse, entrainant l’apparition du cancer.

Le chromosome de Philadelphie

Il s’agit d’un chromosome hybride, résultant de la fusion de deux morceaux de chromosomes différents : 9 et 22. Cette anomalie dont la cause est inconnue, aboutit à la formation d’un gène de fusion BCR-ABL avec un morceau de gène ABL du chromosome 9 et un morceau du gène BCR du chromosome 22. L’expression de ce gène anormal entraine la synthèse d’une protéine tronquée BCR-ABL appelée oncoprotéine qui stimule en permanence la division des cellules et s’oppose à la destruction des cellules malignes.

 

Les facteurs génétiques

Des données épidémiologiques suggèrent l’existence d’une susceptibilité génétique liée à l’origine ethnique. La fréquence de certaines leucémies peut varier davantage dans certains sous-groupes de population que dans d’autres. Pour exemple, la leucémie lymphoïde chronique est plus fréquente dans les pays occidentaux qu’en Asie où la maladie est très rare.

 


Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Professeur Bruno Quesnel, du Service des maladies du sang, Hôpital Huriez, CHU Lille et directeur d’équipe INSERM/CNRS à l’Institut pour la recherche sur le cancer de Lille.