Les cancers de la peau
Certaines caractéristiques individuelles augmentent le risque de survenue de cancers cutanés. Toutefois, la plupart d’entre eux sont évitables ; deux tiers des cancers cutanés seraient ainsi imputables à une exposition au soleil trop importante.
Les rayons ultraviolets (ou UV) sont des rayons qui provoquent des mutations potentiellement cancérigènes sur le matériel génétique (la molécule d’ADN) des cellules cutanées.
Parmi les rayons UV, on distingue les UVA, les UVB et les UVC. Si les UVC sont très dangereux pour l’homme, ils ne pénètrent pas au-delà de la stratosphère (tant que la couche d’ozone est présente). Les UVA et les UVB sont les plus dangereux pour l’homme sur Terre.
S’y exposer en restant au soleil ou en utilisant des cabines de bronzage augmente fortement le risque de développer un cancer de la peau. Il est donc primordial de se protéger des ultraviolets, qu’ils soient d’origine naturelle (le soleil) ou artificielle (les cabines de bronzage).
En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les rayons UV parmi les agents cancérigènes avérés pour l'homme. En janvier 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a rendu un rapport recommandant au ministère de la Santé d'interdire les cabines de bronzage à usage commercial (écartant les appareils à usage thérapeutique). À l’heure actuelle, la loi n°2016-41 de janvier 2016 a restreint l'usage aux seules personnes majeures et en a interdit la publicité.
Une exposition prolongée au soleil (par exemple, dans le cadre d’une profession exercée en plein air) favorise l’apparition des carcinomes ; une exposition intermittente mais forte provoque des coups de soleil qui, à terme, favorisent le développement des mélanomes. Ce risque est donc important pour les vacanciers.
Soumis à une exposition solaire identique, tous les individus n’ont pas le même risque de développer un cancer cutané.
En effet, celui-ci dépend de la façon dont la peau réagit aux rayons UV, ce qu’on appelle son phototype : plus la peau, les yeux et les cheveux d’une personne sont naturellement clairs, plus le risque de cancer cutané est important.
Ceci étant dit, quel que soit le phototype, il est indispensable de rester vigilant quant aux heures d’exposition et de se protéger des UV grâce aux vêtements, chapeaux, lunettes de soleil, crèmes solaires…
Les grains de beauté, également appelés nævus pigmentaires, sont des tumeurs bénignes (non cancéreuses) développées également à partir des mélanocytes. Le risque de transformation d’un nævus banal en mélanome est relativement faible (inférieur à 1 sur 10 000). Cependant, le nombre de nævus communs ou atypiques (nævus d’aspect hétérogène, à bords irréguliers, de plus de 5 mm) ou la présence de nævus de naissance (congénital) notamment géant (> 20 cm) augmente le risque de mélanome.
La baisse des défenses immunitaires (immunosuppression), utilisée dans le traitement des patients ayant reçu une greffe d’organe, entraîne une augmentation du risque de carcinome. L’immunosuppression peut également être liée à une maladie, comme la leucémie ou l’infection par le VIH. L’exposition excessive et répétée aux rayons ionisants X ou gamma (notamment en imagerie médicale) ou à certains agents chimiques (tels que l’arsenic ou les goudrons) peut également induire l’apparition de carcinomes.
Lorsque plusieurs mélanomes sont diagnostiqués au sein d’une même famille, on suspecte une forme familiale avec la transmission d’un gène de prédisposition au mélanome. En France, 10 % des mélanomes sont en effet liés à des gènes de prédisposition (notamment CDK4, CDKN2A) transmis.
Ce dossier a été réalisé avec le concours du Pr Caroline Robert, chef du département de dermatologie de Gustave Roussy (Villejuif) et du Pr Philippe Saiag, chef de service de dermatologie générale et oncologique de l'hôpital Ambroise Paré (Boulogne-Billancourt).