Le cancer
Le dépistage permet de détecter les cancers au plus tôt, afin de les prendre en charge le plus efficacement possible.
En France, trois dépistages sont organisés par les pouvoirs publics pour : le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer du col de l’utérus. Ils consistent à inviter à une action de dépistage les personnes appartenant à la tranche d’âge dans laquelle la maladie est la plus fréquente. Cela consiste à réaliser un ou plusieurs examens de façon régulière afin de détecter un cancer le plus tôt possible, à un stade où la prise en charge offrira les meilleurs résultats possibles. Il permet dans certains cas de repérer aussi des lésions précancéreuses, c’est-à-dire des anomalies bénignes susceptibles de devenir cancéreuses sans traitement. Pour les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer ou se sachant porteuses d’une anomalie génétique prédisposant à un cancer, la nature et la fréquence des examens sont différentes et adaptées à l’histoire familiale ou à la nature de l’anomalie génétique identifiée.
Un examen clinique des seins (palpation) par un professionnel de santé est recommandé tous les ans dès l’âge de 25 ans. Un programme national de dépistage organisé invite les femmes âgées de 50 à 74 ans à une mammographie tous les deux ans, complétée si nécessaire par une échographie.
En cas de facteur de risque autre que l’âge (antécédent familial notamment), le professionnel de santé proposera un dépistage avant l’âge de 50 ans.
S’il est détecté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10. Un dépistage national est organisé : chez les personnes sans antécédents familiaux âgées de 50 à 74 ans, un test immunologique rapide recherchant la présence de sang dans les selles, est à faire chez soi tous les 2 ans. En cas de résultat positif, une coloscopie est nécessaire. En cas d’antécédents familiaux, le dépistage débute souvent plus tôt par une coloscopie recommandée tous les cinq ans.
Un programme national de dépistage organisé existe depuis 2018 pour les femmes de 25 à 65 ans. Entre 25 et 29 ans, un frottis est recommandé tous les 3 ans pour réaliser un examen cytologique qui permet de repérer des lésions précancéreuses, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux. À partir de 30 ans et jusqu’à 65 ans, le test HPV (qui permet de dépister la présence d’un type de papillomavirus prédisposant au cancer) nécessitant également un frottis est plus efficace que l’examen cytologique. Il doit être réalisé tous les 5 ans jusqu’à l’âge de 65 ans.
Localisation | Population | Test | Fréquence | Autosurveillance Prévention |
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Côlon et rectum | Hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans | Test immunologie | 2 ans | Recherche de sang dans les selles |
Seins | Femmes de 50 à 74 ans | Mammographie et examens cliniques | 2 ans | Autopalpation régulière des seins |
Col de l'utérus | Femmes entre 25 et 29 ans Femmes entre 30 et 65 ans | Frottis cervico-vaginal pour un examen cytologique Frottis cervico-vaginal pour un test HPV | 3 ans après deux tests normaux réalisés à 1 an d'intervalle 5 ans | Vaccination également recommandée pour les garçons du même âge en tant que porteurs du virus |
Par ailleurs, deux autres cancers peuvent également être dépistés par un suivi régulier chez un professionnel : les cancers de la peau et les cancers de la bouche (ces deux cancers ne font pour autant pas l’objet d’un dépistage organisé par les pouvoir publics). Pour les premiers, il est conseillé de consulter son médecin traitant ou un dermatologue une fois par an pour qu’il vérifie sa peau et de réaliser une auto-surveillance de sa peau tous les 3 mois. Pour les seconds, il est conseillé en présence d’une lésion persistante (plus de 10 jours), de prendre rendez-vous rapide chez son médecin traitant ou un chirurgien-dentiste.
Il n’est pas recommandé de dépistage régulier pour ce cancer qui se déclare le plus souvent après 70 ans et dont l’évolution est lente. En cas de symptômes urinaires (difficultés à uriner ou envie d’uriner souvent), le diagnostic précoce consiste en la réalisation d’un toucher rectal et d’un dosage sanguin du PSA (Antigène Prostatique Spécifique), une protéine fabriquée par la prostate dont le taux est élevé en cas d’anomalie prostatique pouvant être un cancer.
Chaque maladie cancéreuse présente des symptômes spécifiques, mais aussi un certain nombre de symptômes banals, liés à la dégradation de l’état général. S’ils persistent, il est conseillé de consulter un médecin pour en déterminer l’origine :
Ce dossier a bénéficié du concours du Professeur Nicolas Penel, oncologue médical et chef du département de cancérologie générale du Centre Oscar Lambret (CLCC).