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18 mai 2018

Cancers du sein : une piste pour briser le silence immunitaire ?

Des travaux récents ouvrent des perspectives pour traiter des cancers du sein par immunothérapie.

Même si leur pronostic est généralement bon, les cancers du sein avancés sont difficiles à traiter et restent en France la première cause de décès par cancer chez les femmes. Une exploration approfondie du microenvironnement des différents types de tumeurs mammaires a révélé des détails qui permettent d’envisager la mise au point d’une nouvelle stratégie pour activer les défenses immunitaires anti-tumorales.

La glande mammaire, comme d’autres organes, contient des fibroblastes, une famille de cellules qui assurent un rôle de soutien et participent à la diffusion des messages chimiques entre cellules, fournissent certains éléments clés pour la croissance des cellules voisines… Quand une tumeur se développe, les cellules cancéreuses parviennent généralement à dévoyer ces fibroblastes pour que leurs fonctions de soutien servent leur propre cause. Les fibroblastes deviennent alors des « CAFs », pour cancer-associated fibroblasts (ou fibroblastes associés au cancer). Les chercheurs connaissent l’existence de ces CAFs dans les tumeurs du sein, mais leur nature précise est encore mal connue. Des équipes de l’Institut Curie (Paris) se sont penchées sur leur cas.

L’exploration des chercheurs parisiens s’est principalement appuyée sur un tri extrêmement méticuleux des cellules issues de prélèvements et d’opérations réalisées auprès de femmes prises en charge pour différents cancers du sein (hormono-dépendants, HER2 positifs ou triple négatifs). Ce tri se base sur la présence ou l’absence de certaines protéines à la surface des cellules, des protéines choisies par les chercheurs pour réussir à distinguer des cellules aux fonctions ou aux comportements différents. À l’issue de nombreuses analyses, quatre sous-types de CAFs se sont dessinés. Une analyse moléculaire plus approfondie de ces quatre populations de cellules ainsi que l’observation de leur localisation au sein des tumeurs, de la proximité qu’elles entretiennent avec les cellules cancéreuses et de la présence ou de l’absence de certaines cellules immunitaires dans la tumeur ont permis d’accumuler de précieuses informations sur ces cellules non cancéreuses mais indispensables à l’équilibre tumoral.

Les résultats montrent ainsi que l’un des sous-types (CAF-S1), particulièrement fréquent dans les tumeurs triple négatives, aurait la capacité d’attirer et d’activer certains lymphocytes (des lymphocytes T régulateurs) dont la fonction est de contenir l’activité des cellules immunitaires susceptibles d’attaquer la tumeur. Les chercheurs ont par ailleurs décrypté les signaux qui permettent d’établir la connexion entre les CAF-S1 et ces lymphocytes, ouvrant la porte à des stratégies d’immunothérapie plus efficaces que celles qui, jusqu’à présent, n’ont pas montré les résultats escomptés. Ils évoquent, notamment, la possibilité d'utiliser la sitagliptine, une molécule utilisée dans le cadre du diabète mais dont les propriétés ont déjà permis à des chercheurs, soutenus par la Fondation ARC, d'agir sur le recrutement des lymphocytes sur le site tumoral.


R.D.

Source : Costa, A. et al ; Fibroblast Heterogeneity and Immunosuppressive Environment in Human Breast Cancer; Cancer Cell; 12 mars 2018